Instant de délectation ultime ou instant de grâce, la chronique qui suit va traiter du projet le plus attendu de ces derniers mois puisque c’est avec cet album et ce tout nouveau groupe que Nicke Andersson a choisi de faire son retour au death metal. Un style qu’il avait abandonné depuis une dizaine d’années avec son départ d’ENTOMBED après leur quatrième album pour se consacrer exclusivement à son autre groupe, THE HELLACOPTERS.

Son nom n’est peut-être pas passé à la postérité et pourtant le Monsieur en question a un nombre considérable de cordes à son arc. Batteur, guitariste, chanteur (sur « Clandestine »), principal compositeur, designer (on lui doit entre autre les logos de DISMEMBER et ENTOMBED) et désormais leader des HELLACOPTERS sans parler des quelques groupes/projets où il a seulement été de passage, Andersson sait tout faire à la perfection.

Pour ces retrouvailles avec le death metal, Nicke s’est entouré d’une paire de petits camarades : un certain Mange Hedquist et surtout Robert Pehrsson de THUNDER EXPRESS (ex-RUNEMAGICK, ex-DEATHWITCH).
Les années ont passé et le duo Andresson, Pehrsson n’a pas perdu la main lorsqu’il s’agit de composer du death metal old school avec un gigantesque D. Cependant et contre toute attente, DEATH BREATH ne s’inscrit pas dans la lignée des légendes suédoises ou de ses avatars.

Si le son des guitares reste définitivement gras, abrasif et accordé dans les américanas (les anciens comprendront) dans la grande tradition « Nihilistienne » et que la « swedish touch » reste omniprésente au travers de certains riffs très caractéristiques, le death metal de « Stinking up the night » a indéniablement des affinités avec la vieille scène de Floride et tout particulièrement avec les deux premiers albums de DEATH et d’AUTOPSY. On songe un peu à la démarche presque similaire de MURDER SQUAD à la différence que notre trio n’a pas opté pour la fange d’un son cradingue mais plutôt pour une production léchée. Ajoutez à cela une basse écrasante aux relents « sabbatien » et vous aurez une petite idée de la chose.

Inutile de préciser que ce disque contient une foultitude de riffs tous plus accrocheurs les uns que les autres et de solos classiques mais pourtant irrésistiblement jouissifs. Entre rythmes enlevés et gros riffs pesants, DEATH BREATH nous place tout de même sur la fin un titre aux influences doom qui met l’accent sur des sonorités presque seventies.

Cependant, la grande particularité de « Stinking up the night » réside dans la part prépondérante de certains protagonistes qui ont été invité à venir pousser les growls sur le disque. Outre Fred Estby venu pousser une beuglante de fond sur le morceau d’ouverture, on retrouve un duo de vieux potes à savoir Scott Carlson le légendaire chanteur bassiste de REPULSION mais aussi Jörgen Sandström de THE PROJECT HATE et ancien membre de GRAVE et ENTOMBED. Le chant étant presque également réparti, DEATH BREATH dispose d’une subtile et intéressante variation de ses growls.

Mais, pour en venir à l’essentiel, ce qui fait la grande différence entre « Stinking up the night » et un autre album de death metal old school, c’est la perfection avec laquelle le duo Andresson/Pehrsson s’est appliqué à composer d’excellents titres intensément riches d’un feeling qu’on ne rencontre plus guère aujourd’hui. DEATH BREATH sort ici une première galette qui a été composée avec la fougue des temps anciens, avec le savoir-faire d’hommes d’expérience qui n’ont aujourd’hui plus rien à prouver et surtout, avec leurs putain de tripes.

C’est pourquoi ce disque n’aura aucune note. Non pas qu’il soit à la hauteur des plus grands classiques (encore que…) mais tout simplement parce que « Stinking up the night » est un putain de modèle, un archétype du meilleur du death metal tel qu’il était et tel qu’il n’aurait jamais du cesser d’être…


Rédigé par : Tonton | / | Nb de lectures : 15411