Je ne sais pas trop ce qui s'est passé avec cet album. J'avais reçu fin 2001 un premier sampler avec trois titres extraits de ce disque. Ensuite, c'est en décembre 2002 qu'un promo quasi-anonyme avec 11 titres m'arrive sans autre forme d'explications. Ce n'est que récemment que j'apprend la sortie officielle en novembre 2003 de ce projet suédois regroupant des membres de Dissection et de Swordmaster. Vous me direz, ce n'est pas la première fois qu'un disque est décalé pour des sombres histoires de labels mais dans le cas présent, quelque chose me gène au plus haut point : quelques sorties majeures sont intervenues entretemps. En effet, le style pratiqué par Deathstars, à savoir un métal mélangé à de l'industriel, a été marqué par la sortie d'oeuvres essentielles ces deux dernières années, j'ai nommé les derniers The Kovenant, Tidfall, Pain et Hanzel und Gretyl. Si "Synthetic Generation" était sorti au moment prévu, il aurait royalement grillé toutes ces références et sa position n'aurait sûrement pas été la même. Maintenant, on ne pourra pas s'empêcher de faire des comparaisons pas toujours flatteuses. Musicalement, Deathstars se rapproche énormément du "Animatronic" de The Kovenant. On peut également penser à du Rammstein, eu égard aux rythmiques redondantes et puissantes. Les vocaux sont globalement assez graves et monocordes et renforcent considérablement l'aspect très "synthétique" (comme par hasard...) de cette oeuvre. Une chose est certaine et saute carrément aux oreilles : les Deathstars ont dégoté une recette et ils l'utilisent jusqu'au bout. Des loops electro qui se mettent en place, des synthés qui déroulent leurs couches, une rythmique renforcée par des gros coups de beats (ha ha !) qui déboule sans crier gare, des grosses guitares qui assènent des riffs lourdingues et saccadés, une voix qui se pose comme le discours haineux d'un dictateur intergalactique et c'est parti pour les trois à quatre minutes syndicales obligatoires. Pour maximiser les chances de réussites, on s'arrange pour ressembler un max à The Kovenant, à pomper un peu sur Clawfinger ("The rape" qui dévalise le riff de "Warfair"), à avoir un look gothico-futuro-sadomaso qui plaît aux jeunes, à pondre un bonus track pourri mille fois repris par d'autres ("White Wedding" de Billy Idol) et on ajuste une bonne promo afin de se faire passer pour la nouvelle révélation incontournable. Certains trouveront ça pathétique mais je suis forcé d'admettre que ça marche et que la sauce prend plutôt bien. Les morceaux sont agréables et sautillants tout en restant assez sombres, la production est très bonne et a mis en valeur la puissance dégagée par le groupe et les amateurs de metal indus pas trop regardants sur l'originalité seront aux anges. Autrement, il y a de quoi avoir quelques suspicions sur l'intégrité et la véritable utilité de cette formation. A conseiller aux déçus de "SETI" qui veulent retrouver quelques sensations de "Animatronic". Pour moi, ce n'est pas le cas et, sans être déçu, je suis vite passé à autre chose. http://www.deathstars.net


Rédigé par : Loufi | 13,5/20 | Nb de lectures : 9323