Les Finlandais de DEATHLIKE SILENCE nous proposent cette année leur deuxième album, le bien nommé « Saturday Night Evil ».

Dès les premières notes, la couleur est donnée. DEATHLIKE SILENCE nous propose un heavy metal à chant féminin tout ce qu’il y a de plus typique. Sans beaucoup d’innovation. La pochette nous montre un fossoyeur dans la lumière d’un réverbère, pareil à ce prêtre sur l’affiche de « L’Exorciste ». Et la mise en page esprit « affiche de film » illustre ce que l’on va trouver musicalement sur ce disque…

Je m’explique.

DS semble nous proposer un film d’horreur dans le plus pur style des horrifiques de la Warner : cimetières, morts-vivants, brumes entre les tombes, clairs de lune, nuit, etc. Visuellement et textuellement, c’est plutôt réussi.

Musicalement, point d’ambiances fantomatiques à la CRADLE OF FILTH dans « Dusk… » ou « Cruelty… ». Évidemment, les synthés sont présents, mais ne forment pas un environnement sonore qui permettrait de mettre en forme ses ambiances décrites dans les textes. On pourrait les rapprocher de leurs compatriotes de LORDI, le côté hard-rock étant remplacé par le heavy et les synthés beaucoup plus en retrait.
Pourtant, à sa manière, DS, parvient à nous faire rentrer dans ce film de mauvais genre, mais par un tout autre moyen.

Le heavy des Finlandais est lourd, dans tous les sens du terme.
Par le tempo, très lent, permettant d’appuyer les temps, presque gothic rock, s’autorisant quelques soubresauts rapides.
Par la mise en œuvre. Les riffs sont formatés, convenus. Le chant, parfaitement exécuté, ne sort jamais de ses limites. Les musiciens, dans l’ensemble, semblent ne jamais vouloir prendre de risques, ne s’accorder aucune folie, ne jamais aller au-delà d’une certaine limite (justement), et du coup, nous ennuient.
Le chemin est balisé d’un bout à l’autre du disque. Aucune variation de tempo dans les chansons. Le limiteur de vitesse est réglé dès le début. Tout est sympathique. Le disque s’écoute agréablement d’une oreille distraite, mais devient carrément ennuyeux au bout de deux écoutes.

Autre point carrément lourdingue : le guitariste soliste. Il agrémente les chansons de ses interventions. Certes. Mais 2,5 soli par chanson, pour ne rien dire, balancer des gammes sans queue ni tête, branler son manche sans feeling, juste pour épater la galerie, ce n’est pas de la musique. Surtout quand cela n’apporte absolument rien. Il ne révèle que le creux du propos global pendant que les autres restent bloqués sur leur « tatatata » au fond du temps.

C’est bien produit. Les canons du genre sont bien respectés. Les musiciens jouent bien, mais ressemblent à des machines dans leur expression. La chanteuse a un beau timbre, mais reste dans le même type de mélodie tout du long. Quelques éclairs de génie sont noyés dans cette mare fangeuse de tout ce moyen ne relevant pas l’ensemble.

A l’image de la pochette, DEATHLIKE SILENCE nous propose un bien mauvais film qui ne fera pas date dans l’histoire du heavy. Tout juste sympathique en fond lors d’une soirée.
Ce disque n’intéressera que les amateurs du genre.


Rédigé par : Matthieu | 11.5/20 | Nb de lectures : 10684