Deathfist... en voilà un nom de groupe original ! Et cet artwork, dans le genre gros cliché on fait difficilement mieux... Vous me direz, l'essentiel se situe dans la musique, c'est le fond qui compte plus que la forme, mais ça n'empêche pas que le groupe aurait pu faire un peu moins caricatural à ce niveau-là. Bref, passons; emmené par une frontwoman du nom de Corinna Becker, ce quatuor allemand nous balance à la tronche ce « Too Hot to Burn », un premier album composé de 12 roquettes de 3 minutes en moyenne hautement énergiques qui donnent dans un thrash ultra violent, filtrant sans pudeur avec le black metal. Le décor est planté, avec Deathfist on rigole pas. Et encore moins, quand le micro est tenu par une femme qui déverse durant 40 minutes un flot de haine sans précédent à travers des textes évidemment très noirs et nihilistes. Pas une once de mélodie dans cette voix qui crache tout ce qu'elle a dans le bide et délivre un récital de rage et de propos hostiles. Elle m'a fait même penser par moments à un certain Dani Filth sur quelques-uns de ses vocaux criés, qui n'auraient pas dépareillé sur un album de la bande à Dani. A côté de ça, Angela Gossow passe pour une chanteuse des plus amicale, et presque inoffensive...

Musicalement, on a donc affaire à un thrash sanguinaire et impitoyable, prenant son inspiration dans les premiers maléfices de Slayer, et de Dark Angel (les « We have Arrived » scandé durant le titre « Deathfist » rappellent de suite le morceau du même nom des Américains), voire plus récemment les Fueled by Fire et autre Skeletonwitch. Les riffs sont crus, la caisse claire pilonne à tout va, et les passages mid tempo ne sont que prétextes pour de nouvelles envolées encore plus brutales. Et tant qu'à faire, Mme Becker n'hésite pas à lâcher des cris suraigus, à la manière d'un Schmier ou d'un Don Doty, ajoutant si tant soit peu qu'il en y avait besoin une touche oldschool à un album qui l'est du début à la fin. Deathfist joue le plus simplement possible, chaque titre de morceaux étant d'ailleurs cité durant des refrains la plupart identiques. Le constat est simple, une fois les deux premiers titres écoutés, on connaît déjà la suite à l'avance. Pas de mauvaises surprises donc, difficile aussi de s'ennuyer sur cet album plutôt court, même s'il est évident que le groupe joue la simplicité efficace avant tout. Ça tabasse de a à z, avec quelques blasts bien sentis, les guitares rappellent, elles, souvent le tandem Hanneman/King (le bien nommé... « Slay her » qui nous donne un joli jeu de mot en est un bon exemple). Pas besoin d'en écrire un roman, si vous aimez le thrash qui arrache (en plus ça rime), ce premier Deathfist vous est chaudement recommandé !




Rédigé par : gardian666 | 14/20 | Nb de lectures : 11801