DEATHCODE SOCIETY - Eschatonizer (Osmose) - 29/10/2015 @ 07h19
Il y a 11 ans sortait Redemption Process, l’ultime (?!) album d’ANOREXIA NERVOSA, qui était peut-être le meilleur album jamais sorti de Black sympho français. Et alors que personne ne sait si un jour nous aurons droit à une suite à ce bijou, une place est donc à prendre par chez nous. Le prétendant est là, clairement, avec DEATHCODE SOCIETY, pure formation de Black sympho, existant depuis 2009, année où elle s’est également fait repérer avec sa démo deux titres Ite Missa Est. Le groupe d’Annecy a toutefois pris son temps mais saura se faire plus amplement remarquer avec Eschatonizer, son premier album sorti chez l’illustre Osmose Productions. « Adoubé » par Rose Hreidmarr qui joue ici les guests (avec également Saint Vincent de BLACKLODGE et Sam Meador de XANTHOCHROID et un autre invité dont je reparlerais plus tard pour laisser un peu de suspense), DEATHCODE SOCIETY semble donc tout désigné pour reprendre le flambeau d’ANOREXIA NERVOSA avec son Black sympho raffiné. Avec un splendide (comme à son habitude) artwork signé Paolo Girardi, une production signée Dave Otero (NIGHTBRINGER, CATTLE DECAPITATION, entre autres et excusez du peu), Eschatonizer semble déjà avoir tout d’un grand.

DEATHCODE SOCIETY ne va cependant pas révolutionner le petit monde du Black sympho et ne semble pas le revendiquer outre mesure d’ailleurs. Dans une scène partagée entre old-schooleries à la frontière du kitsch, aspirations parfois trop modernes « à l’américaine », ou concepts très poussés (CARACH ANGREN par exemple), le groupe des Alpes va plutôt nous proposer un « entre deux », c’est-à-dire du Black sympho circa 2001, avec ce qu’il faut de modernité et de tradition. Si son inspiration se trouve surtout chez EMPEROR période Anthems To The Welkin At Dusk/IX Equilibrium (la présence en bonus d’une cover de "With Strength I Burn" est là pour en témoigner), on penche néanmoins vers les caractéristiques d’un Puritanical Euphoric Misanthropia de DIMMU BORGIR, entre riffs agressifs, orchestrations chiadées mais pas encore trop hollywoodiennes, et même des vocaux trafiqués à la "Puritania" pour la forme. Et bien sûr, Eschatonizer évoque le ANOREXIA NERVOSA entre Drudenhaus et Redemption Process, en moins baroque mais tout aussi intense, avec des vocaux caractéristiques. Plus d’une heure d’un Black sympho de qualité qui commence d’ailleurs par l’excellent "Pandaemonium 1.1", où tout est bon : sublime intro, riffs mordants, dosage des leads et trémolos, batterie efficace, envolées sympho qui font mouche, et surtout inspiration au rendez-vous pour du bon Black sympho de derrière-les-fagots.

"NooS" nous abreuve ensuite de belles mélodies à la DISSECTION alors que les riffs sont toujours aussi percutants, et DEATHCODE SOCIETY n’hésite pas aussi à user d’artifices orchestraux et grégoriens (composante que l’on retrouvera aussi vite fait sur "Pigrimage" et "Seraphic Requiem") pour travailler ses ambiances. Le fleuve "The Mark of Caïn" montrera encore toute l’inspiration du groupe, capable de pondre facilement des rythmes très entraînants, il y a de tout là-dedans et ce morceau brille par son magnifique break atmo central, presque futuriste. Cependant, il faut bien avouer que le Black sympho des savoyards est souvent un peu trop classique pour vraiment se démarquer autrement que par la forme, "Nails" n’apporte rien de significatif par exemple, de même que "Seraphic Requiem", qui compense son manque d’originalité par de bons riffs et un aspect épique très maîtrisé. Même chose pour "The Inner Vortex" qui cependant s’offre également un autre beau break atmo, et l’incisif mais convenu "Pigrimage" se voit lui illuminé par le chant clair de Ben de SYBREED, autre invité de choix (que l’on retrouve aussi sur la cover d’EMPEROR) qui revient filer un coup de main à DEATHCODE SOCIETY après avoir tenu le micro sur la démo Ite Missa Est, dont les deux morceaux se retrouvent sur Eschatonizer d’ailleurs.

Une cover bien couillue du "Metal Meltdown" de JUDAS PRIEST, et DEATHCODE SOCIETY nous requitte déjà avec cet album convaincant, franchement inspiré voire même plutôt réussi dans l’ensemble, mais pas encore abouti pour en faire un vrai grand album de Black sympho. Utilisant tous les gimmicks du genre (avec brio certes), Eschatonizer manque encore de personnalité pour se démarquer, même si tout est bien fait, bien composé et bien arrangé. Dépassant l’heure bonus compris, cet album toutefois plaisant lasse un peu passés les 3 premiers morceaux, par manque de variété (notamment pour le chant) et de prise de risque ou d’initiative dépassant les standards du style. La production est solide mais gagnerait à être plus aérée pour bien saisir toutes les subtilités également. Pas parfait en l’état, ce qui est logique pour un premier album, DEATHCODE SOCIETY signe toutefois un vrai départ suffisamment solide pour que l’étiquette « Next Big Thing » lui soit apposée sur le front. La grande qualité d’un Redemption Process est encore loin, ou pour parler de quelque chose de plus récent celle d’un Omega Arcane de SHADE EMPIRE par exemple, mais c’est une certitude que DEATHCODE SOCIETY fera de grandes choses dans le futur, il ne fait aucun doute qu’il a le potentiel pour, reste plus qu’à se démarquer de ses influences pour faire quelque chose qui tutoierait le grandiose. En attendant, même classique Eschatonizer reste un bien bon album de Black sympho dans un genre qui ne produit pas grand-chose de significatif, DEATHCODE SOCIETY est capable de mieux mais son premier album vaut largement l’investissement pour tout amateur de Black sympho, moderne comme traditionnel.




Rédigé par : ZeSnake | 14.5/20 | Nb de lectures : 10381




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Commentaire
Jeje29
Membre enregistré
Posté le: 29/10/2015 à 09h36 - (118465)
Le digne successeur de Anorexia Nervosa



mydrin
Membre enregistré
Posté le: 29/10/2015 à 12h14 - (118468)
un bon 16/20 pour moi, leur mini cd était prometteur, cet nouvel album est vraiment très bon et très abouti, bien meilleur que le dernier "Carach Angren"



Arnhwald
IP:90.41.144.214
Invité
Posté le: 29/10/2015 à 12h24 - (118469)
Juste une petite précision : Ben ne chante pas sur Pigrimage, mais sur "The Mark of Caïn" - et n'officie pas en chant clair.

GabinEastwood
Membre enregistré
Posté le: 29/10/2015 à 13h17 - (118470)
Excellente surprise pour un disque qui tient parfaitement sur la durée. Quelques petites erreurs de jeunesse mais dans l'ensemble c'est du tout bon !



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