Après des changements cycliques de patronymes, voici le premier album de DEATHBOUND. A priori le groupe est parfaitement inconnu au bataillon mais, en y regardant de plus près, on s’aperçoit que cette formation suédo/finlandaise regorge de musiciens plus ou moins connus de la scène scandinave. Ainsi Kai, le chanteur, officie d’habitude au sein de THE DUSKFALL, Tommi (basse) joue également dans HELLMASKER, quant à Peter (guitare) et Q (batterie), ils figurent tous deux au line-up de … AND OCEANS.
Même si DEATHBOUND flaire le side project à pleins naseaux, il n’en est pourtant rien puisque nous sommes en présence d’un véritable groupe à part entière, dont le cheminement a été assez laborieux. Juste un album après huit ans d’existence, ça fait pas lourd.
Comme de bien entendu DEATHBOUND n’a, musicalement parlant, strictement rien à voir avec les autres groupes cités précédemment. Loin du death mélodique ou des expérimentations électroniques, DEATHBOUND se réfère directement à un esprit old school arrangé à leur sauce. « To cure the sane with insanity » est un authentique album de brutal death flirtant allègrement avec le grind du début des années 80. Au programme, neuf morceaux trempés dans cet alliage particulièrement extrême, regorgeant de blast-beats impressionnants et de riffs particulièrement heavy. Les modulations du chant sont vraiment excellentes. Entre hurlements déchirants et grunt endiablés, Kai réalise ici une impeccable performance. A la première écoute, on est un peu désarçonné par la brutalité de DEATHBOUND car sa musique revêt des atours cataclysmiques. On a parfois l’impression que ça part dans tous les sens et qu’on est en présence d’un joyeux bordel. Pourtant, l’auditeur émérite se rend rapidement compte que le groupe est parfaitement en place mais que sa musique est tellement imposante qu’on ne sait pas par quel bout l’appréhender. C’est un peu mon cas avec cette chronique. On est en présence d’un groupe intéressant, qui n’invente rien de bien exceptionnel mais qui dispose d’un tel potentiel et d’une telle puissance sous le « capot » qu’on ne peut être qu’admiratif. Certes, on pourra leur reprocher de ne pas varier suffisamment les tempos et de rester un peu trop souvent dans la mitraille rythmique. DEATHBOUND gagnerait certainement à tempérer ponctuellement ses ardeurs pour mieux les laisser exploser par la suite. Bon, on ne va pas chipoter pour cette fois vu que ce disque vaut tout de même le détour et qu’il se laisse écouter plusieurs fois d’affilé avec le même petit bonheur.




Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 9110