C’est tout auréolés d’un Kerrang Awards que déboulent nos cinq Britons de DEAD SWANS. Frais émoulus de l’écurie Bridge Nine, bien souvent gage de qualité, les cygnes nous livrent leur premier album « Sleepwalkers ». C’est pas tout ça mais ils ont un Awards et le statut qui va avec à défendre car si le groupe jouit d’une bonne heat dans la perfide Albion, il reste pratiquement inconnu dans les vertes vallées françaises. Les Anglais bénéficient d’un gros feedback et d’une réputation de nouveaux talents de la scène moderne hardcore stupéfiant sur scène. Je ne les ai vus jamais en live donc je me baserai uniquement sur la musique.

Sleepwalkers donc. Cet album mérite-t-il qu’on se relève la nuit pour lui ? Eh bien j’ai envie de dire oui et non. Oui car il est évident que les gars savent jouer, le label ricain signe rarement des manchots, et ont du potentiels. Non car malgré toute le bonne volonté qui est la leur, les Anglais peinent à sortir du moule « Made in Bridge Nine » à savoir un hardcore moderne, mélodique, tendu et chaotique à la tonalité résolument sombre. Un genre qui a le vent en poupe depuis quelques années. Paradoxalement, si je n’ai pas été emballé plus que ça, je n’ai pas vraiment de griefs particuliers à formuler à leur encontre tant les Cygnes Morts maîtrisent le B.A-ba du hardcore moderne sur le bout des ongles. Les compositions sont tout à fait correctes, tendues du slip, énergiques et pleines de vie, la production claque et fait honneur à chaque instrument grâce à un mix qui fait honneur à la basse et aux grattes. Vocalement, pas de soucis, le père Nicholas assure comme une bête dans un registre « tough guy mais avec un petit cœur qui bat sous ces cris de bête ». Ca beugle mais ça n’oublie pas l’émotion pour autant. Vulgairement, le novice parlera de chant screamo, mais en fait pas tout à fait.

Malgré leur hardcore aux tonalités metal crasseux et toutes les qualités énoncées plus haut, j’ai du mal à considérer DEAD SWANS comme un vrai leader dans son style. Je les vois plutôt comme un espoir prometteur avec les défauts de ses qualités. Tout ça reste très balisé et sous le vernis chaotique et furieux se cache finalement une musique d’élève doué et sans surprises. Les gars ont les compétences et l’application mais ils leur manquent ce côté marlous un peu turbulent propice à tout bon groupe de hardcore. Alors oui les DEAD SWANS en ont dans le slibard mais ne sont pas encore au niveau des vrais cadors du genre que sont VERSE, MODERN LIFE IS WAR ou CEREMONY. Un groupe à suivre et talentueux mais dont le principal défaut est certainement d’être signé sur Bridge Nine et de bénéficier d’une trop grosse hype qui charriait donc beaucoup d’attentes qui ne sont pas encore totalement comblées. Reste maintenant à espérer que les Swans bénéficieront d’une évolution à la Benzema plutôt qu’à la Ben Arfa.


Rédigé par : Seb On Fire | 13/20 | Nb de lectures : 10707