Tiens, j’ai eu des nouvelles du pays des surfeurs. Fausto m’a envoyé sa nouvelle offrande. On dirait que le garçon soit volontaire car après sa première démo, il se lance dans son premier album auto-produit tout en créant son propre label. Sacrée motivation, rien que cela force le respect. Ca fait tout de même plaisir de voir des damnés qui se bougent afin de faire vivre leur passion. Malgré une démo pas tout à fait convaincante dans son ensemble, j’avais quand même été interpellé par certaines ambiances martiales et surtout par un titre absolument génial flirtant avec la Pop militaire d’un Dernière Volonté. Mine de rien, ça dégageait un parfum assez particulier.

Il est alors assez surprenant de voir l’influence majeure de Fausto affleurer de manière aussi ostentatoire durant ce premier long périple. C’est donc sous le glorieux patronage de Summoning que le camarade Fausto place sa première aventure longue durée. On retrouve aussi bien les rythmiques plombées d’héroïsme chevaleresque que des orchestrations pleines de grandeur ou que ces guitares bourdonnant des hymnes à la gloire de combats épiques.

Même si effectivement certains passages s’épanchent allègrement dans l’hommage appuyé faisant trébucher le projet un peu trop dans le pastiche, il n’en reste pas moins qu’on retrouve avec plaisir les particularismes déjà décelés dans la démo. Ainsi, loin de l’orque criard, Fausto psalmodie un growl grave et profond dirigeant notre regard plus certainement vers le Funeral. De plus, on retrouve avec plaisir sa voix claire imprimant le caractère épique nécessaire à l’évocation de ces mythes ancestraux.

Même certains riffs présentent une singularité car on entend ici ou là quelques accords plus typés Rock’n’Roll voire plus gras et headbangant rappelant une sorte de vieux Pagan/Viking proche du précurseur Bathory.

Par ailleurs, comme sur la démo, les claviers ne se contentent pas de jouer l’homme orchestre mais déploient quelques effluves plus modernes, plus ambients. Ainsi, "Astral Dimensions" utilise des nappes suggérant certaines sonorités New Wave voire les glacis utilisés par certains compositeurs de bandes originales à l’instar du travail d’un Elliot Goldenthal pour "Heat".

Excepté le côté Summoning parfois un brin proéminent, il apparaît que le véritable souci de la galette est son rendu. C’est louable de vouloir tout faire tout seul, malheureusement la prod montre des défaillances à restituer la majesté qui aurait dû émaner de ce périple mythologique. C’est dommage car hormis cette faiblesse sonore, l’ensemble tient plutôt bien la route sauf peut-être "Call Of The Mountains" se montrant lancinant mais surtout incroyablement répétitif.

En fait, il s’agit ni plus ni moins d’un premier album avec les qualités et les défauts inhérents à de nombreuses premières œuvres. Oui, la tutelle des Autrichiens est fortement présente, oui, le son faiblard réussit presque à nous gâcher le plaisir de vagabonder dans ce paysage nordique mais il faut reconnaître que Fausto possède un véritable talent pour pondre des mélodies entraînantes, de beaux moments mélancoliques et finalement la personnalité déjà appréhendée sur la démo affleure régulièrement. Il ne reste plus qu’à se remettre à l’ouvrage tel Sisyphe, de creuser son sillon et de s’affranchir du son de ses pairs.

J’attends déjà le prochain acte pour constater les évolutions et les progrès.


Rédigé par : Dark Rabbit | 12/20 | Nb de lectures : 13004