Deadweight, vous connaissez pas ? Normal, c'est des djeunz, et leur chanteur a une mèche que l'on jurerait photoshoppée sur les photos promos. Maintenant si je vous dis que leur présent premier album sort sur le label du Jacquesvilleresque Shane Embury et de Mike Kenney d'Anaal Natrakh, Feto records, ça vous paraîtra sans doute bien plus digne d'intérêt, non?

Aux premières écoutes, pas forcément évident de cerner l'album correctement, les références citées par le groupe n'y aidant pas (Queen, Cannibal Corpse, Deftones, Mastodon...) Et puis en fait, leurs influences revendiquées n'étaient là que pour m'induire vilement en erreur, puisqu'on est face à un émule de Between The Buried And Me. A croire qu'ils avaient lu ma chro de Tanen. Between The Buried And Me, soit, mais après avoir viré toutes les parties plus posées, instrumentalement comme vocalement. Il en résulte quelque chose qu'on pourrait maladroitement résumer à du proggydeathcore. La dimension progressive étant bienvenue, ça permet de ne pas se taper un énième groupe qui a composé son album juste après avoir regardé les vidéos genre "Top 10 most br00tal breakdowns ever of the life" sur youtube toute une après-midi.

En effet, tout y est. Une base death mâtinée de prog sur tout le disque, grosse voix, quelques breakdowns plus originalement intégrés qu'à l'accoutumée... Les patterns de batterie évoluent constamment, les quelques blasts sont efficaces. Mais la principale différence avec les Ricains c'est que ça reste en dessous à tous les niveaux. Déjà que j'apprécie Between The Buried And Me mais sans plus... Certes l'étalage de styles et la maîtrise technique sont impressionnants mais c'est plus du "tu le sens mon gros manche" qu'autre chose, la spontanéité leur faisant cruellement défaut. Et ici j'ai du mal à y percevoir autre chose qu'un vulgaire empilage de riffs, qui, s'ils sont variés, sont loin d'être marquants. Et la proximité des travaux de Deadweight avec ceux des Ricains démontrent à la fois une certaine maîtrise, mais aussi du coup un manque flagrant de personnalité. Mais bon, je leur en tiendrai pas trop rigueur, ils seront pas les premiers à pondre un premier album "sous forte influence de".

Reste que la voix est pénible au bout de 10 secondes, dommage, parce qu'après c'est parti pour 45 minutes comme ça derrière. Les growls n'ont aucune ampleur, tout étranglés, comme si leur beugleur à mèche de service avait la glotte collée juste derrière les dents de devant. On sait que les Rosbifs sont réputés pour leur dentition hasardeuse, ça doit être pour ça. Les variations plus criardes sont pas mieux voire pire, et les tentatives de Bree Bree sont à la limite du ridicule. A noter la très indélicate repompe de la pochette du "To Die For" d'Integrity. Filtre vert et deux/trois modifs' ni vu ni connu je t'embrouille, ta ta ta, on me la fait pas...

Bref, bref, bref... A de rares plans près, j'aurai pas retenu grand-chose ce "Origins Of Darkness", en partie à cause d'une foutue production bien empâtée et avec la grosse caisse qui bouffe tout l'espace sonore, puisque même si les riffs sont diversifiés, ils sont noyés dans une lourdeur loin d'être appropriée. Deadweight, pour ceux qui ont séchés leurs cours d'anglais en CE2, ça veut dire "Poids mort". Donc s'il ne devait rester qu'une seule qualité à reconnaître au groupe, je miserais sur la lucidité...


Rédigé par : Crown_Me | 11/20 | Nb de lectures : 10304