La cover assez colorée de ce "Deadsea" avait attiré mon oeil au détour d'une distro. La rapide description était assez alléchante, donc on va faire une petite écoute pour découvrir. Et là, on tombe sur quelque chose qui n'a pas grand-chose à voir avec les groupes de Techno Death/Thrash cités en comparaison, pas bien grave puisque au final on décèle quand même de grandes qualités à ce groupe qu'est Deadsea et on fait une bien belle découverte.
A défaut de proposer quelque chose de nouveau, ce trio formé en 2002 autour d'un guitariste virtuose et originaire de Colombus aux USA, nous offre un album fort réussi et auquel je suis toujours aussi addicté, après plus de deux mois d'écoutes.

Les deux premiers titres, "Nortwitch" et "Coming Home" suffisent à ce faire une idée : difficile de définir le genre car le groupe brasse beaucoup d'influences et de styles différents. Si la majeure partie du temps, on a affaire à Thrash/Death très énergique et agressif, le groupe aère ses compositions d'une multitude de breaks pour nous caser un solo de virtuose (tous excellents tout au long de l'album) ou un plan aérien, plus technique et ce, avec une maîtrise déconcertante. Toujours efficace, assez mélodique et sans faire de démonstration inutile, ses improvisations enrichissent la musique du groupe et dynamisent l'ensemble.
Le chanteur se permet même d'insérer du chant clair à plusieurs endroits avec une grande facilité (ce qui surprend en comparaison de son chant hargneux et rauque). Ils aiment aussi les changements de rythmes, comme ce ralentissement de tempo sur "Killing Faith" où les guitares se font plus lourdes avant de repartir sur un passage à la Morbid Angel et autres enchaînements techniques du plus bel effet.
"Vampyre's Kiss" n'est pas mal non plus avec ses incursions jazzy et juste derrière une raffale typée Black Metal (très intense) avec des riffs épiques, sans que cela ne soit choquant.
Les 16 minutes de "Frozen Rivers", morceau le plus intéressant pour moi, vous marqueront également à coup sûr. Enorme melting pot qui commence avec une intro rappelant Opeth, pour ensuite voir arriver un passage Doom ultra pesant (mais aussi lumineux) et d'un seul coup le groupe se met à faire du Rock progressif sur quelques secondes . Ambiance champêtre, retour du chant clair, puis un peu de Techno Death, retour du Thrash... Et ainsi de suite, le groupe s'amuse à vous retourner le cerveau.
L'album se conclut avec l'instrumental "Monrning Frost" où l'acoustique fait son apparition et laisse entrevoir le bon travail du bassiste sur sa fretless. Morceau assez posé avec de multiples rebondissements dont pas mal de solos dans le style guitar hero avec notes à foison.

7 morceaux seulement mais l'album passe très vite. L'ennui ne pointe jamais le bout de son nez (chez moi en tout cas) et ce que je retiens aussi, c'est l'alchimie qui règne entre les trois musiciens qui forment vraiment un bloc indissociable l'un de l'autre. Le batteur à beau avoir un jeu très épuré, il intervient toujours avec justesse surtout sur les solos où son travail ne passe pas inaperçu. De même pour le bassiste qui se permet quelques folies sur certains titres.

Si je dois bien y trouver un défaut et pas des moindre, ça concerne principalement les parties Thrash qui sont bien trop communes même si elles font leur petit effet. On ne peut pas dire qu'il y est une grosse recherche de ce côté-là, les gars jouent plus sur le côté efficace et rentre-dedans. Quelques riffs aussi ont un air de déjà vu. Dommage car cela gâche un peu le plaisir.
Sincèrement, c'est tout ce que je peux leur reprocher, cet album est bien foutu, varié et sonne frais à mes oreilles. C'est amplement suffisant pour moi et Deadsea fait maintenant partie des groupes que j'attends avec impatience pour une éventuelle suite.
Très prometteur.


Rédigé par : Arnaud | 16/20 | Nb de lectures : 10518