Je ne sais pas ce qui se passe chez nos camarades bataves car malgré un laisser-aller concernant l’herbe qui rend nigaud, il semblerait qu’il ne soit plus autorisé de jouer dans deux groupes de Metal en même temps. Non parce que ce n’est pas la première fois que des Hollandais nous font le coup de l’anonymat cette année. Aux dernières nouvelles, ces mystérieux musiciens de l’occulte n’en sont pas à leur premier méfait puisque la sortie de ce premier album chez Osmose est en grande partie due au fait que des relations privilégiées avaient déjà été scellées via des projets antérieurs. La seule chose certaine est que c’est ce bon vieux Dan Swanö qui fut chargé du mastering.

Qui dit Swanö, dit Suède et il n’y a rien de fortuit là-dedans car nos serviteurs du chaos et de l’Edam nous invitent à replonger dans les balbutiements du black/death venus de fin fond des années 90. Apparemment, 2010 sera l’année Dissection ou ne sera pas. Le souci est que Watain est arrivé comme une tornade balayant tout sur son passage et notamment tous les autres albums puisant leur inspiration à la même source. Malgré le tsunami provoqué par nos amateurs de rats crevés et de sang de cochon, je vous invite instamment à vous pencher quelques secondes sur cet opus qui montre quelques qualités.

En effet, la bande montre une belle propension à dégainer du riff et du refrain qui vous retourne le cervelet à l’instar de leurs nobles références. Cette recherche mélodique n’empêche aucunement la création d’ambiances et de nuances. Ainsi, la rythmique se montre résolument variée n’hésitant pas à ralentir afin de créer des ambiances plus lourdes et sombres. On remarque aussi la présence de plusieurs tribuns permettant une alternance voire un chevauchement entre chant black typique -assez proche de Nödtveidt en fait !- et growl.

Une fois passée la moitié de l’album, un nouvel élément apparaît sous la forme d’influences Heavy qui se rapprochent ostensiblement du décrié "Reinkaos". En effet, des soli classiques déboulent au sein des morceaux et l’auditeur se voit asséner un long titre de presque dix minutes ("Nicolstreet 1888") avec démarrage Heavy en diable et un refrain plus "Reinkaos" tu meurs.

Outre la pochette bien old school, la musique tient à nous plonger elle aussi dans un rituel occulte grâce à l’insertion d’interludes avec des samples fondés sur d’innommables rites tribaux. La prod apporte ses émanations sépulcrales à l’atmosphère avec ce petit côté vieille école grâce à la réverb qui va bien sur ces litanies proférées au nom de Lucifer. Autrement, on remarquera quelques dissonances malveillantes venant distiller un malaise diffus et d’étranges sonorités issues du fond du cosmos sur "The Great Sabbath". En revanche, le titre final imposera le recueillement mélancolique aux futurs disciples.

Malgré un aspect accrocheur évident, il faut bien reconnaître que les morceaux se dévoilent légèrement répétitifs. En dépit des variations mises en place par le combo, il n’est pas rare de trouver des ressemblances entre quelques riffs, refrains ou mélodies. Rien de méchant, mais suffisamment pour avoir un sentiment de redondance. Et puis surtout, il n’y a rien de bien neuf sous le soleil de Satan quand même.

Etrangement, ce skeud se glisse subrepticement et régulièrement dans mon mange-disque et ce pour deux raisons majeures. Il y a d’abord cette atmosphère occulte et envoûtante d’où émane finalement un soupçon de personnalité. Ensuite, il y a tous ces riffs mémorables et ces refrains imparables qui risquent de vous hanter pendant un bon moment...

Ashes to ashes, dust to dust…


Rédigé par : Dark Rabbit | 15/20 | Nb de lectures : 13552