Parfois, je me demande si l’on pourrait considérer l’existence d’une scène Metal autrichienne si le label autrichien Noisehead n’existait pas. Bon, ce label qui doit fonctionner sur le système « Pay to Sign » a néanmoins le mérite de mettre en lumière quelques formations de son propre pays autres que les stars ABIGOR et SUMMONING. Des groupes pas forcément glorieux, mais quand on voit ce que le label signe par ailleurs, c’est loin d’être les pires heureusement… DAYS OF LOSS va lui se situer dans la bonne moyenne. Ce groupe viennois n’est pas né de la dernière pluie puisqu’il s’est formé en 1996, dans l’âge d’or du genre qu’il pratique, le mélodeath (eh oui, ça faisait longtemps que je n’avais pas chroniqué de mélodeath autrichien). Surtout que DAYS OF LOSS lorgne bien plus vers les standards mélodeath de 1996 que les immondices à clavier et chants clairs de 2010. Malgré un premier full-length en 2009, Life Is Decay, ce groupe est donc resté sur le mélodeath qu’il a appris à ses premières heures et n’a donc pas basculé dans la modernité. Un disque de mélodeath un peu old-school, ça fait plaisir et c’est devenu une denrée très convoitée. DAYS OF LOSS a donc des arguments pour être une bonne surprise de Noisehead.

DAYS OF LOSS se situe donc entre les premiers IN FLAMES, DARK TRANQUILLITY voire AT THE GATES, avec pour seule influence un peu plus moderne AMON AMARTH. Peut-être s’agit-il du plus suédois des groupes autrichiens, et je pense que EDGE OF SANITY doit aussi faire partie de leurs influences, ce qu’on remarque dès le prélude de leur second album, Our Frail Existence. Life Is Decay sonnait même parfois comme du EVOCATION, avec certains passages sonnant Death old-school, malgré l’omniprésence des mélodies. Une impression un peu évacuée pour Our Frail Existence, moins crunchy mais toujours aussi mélodique. Le chant est rocailleux, les rythmiques parfois thrashy, les mélodies sont en force et sont maîtrisées et plaisantes, à défaut d’être révolutionnaires ou même mémorables. DAYS OF LOSS fait bien son office mais il n’y a rien d’exceptionnel là-dedans, Our Frail Existence étant même assez linéaire, tout comme Life Is Decay d’ailleurs. Le groupe n’a donc pas forcément beaucoup de bagage pour proposer quelque chose de vraiment prenant, et même si l’album ne dure que 40 minutes il se traîne en longueur…

L’album démarre bien avec les rythmés "Through Empty Eyes" et "This Frail Existence", mais ensuite ça se tasse, Our Frail Existence devenant monotone et même parfois pataud. "Await Pain" est plaisant, de même que le très AMON AMARTHien "Endtime" avec ses belles mélodies, mais ensuite un morceau comme "Wearing the Ashcrown" est parfaitement inutile et des pistes plus rythmées comme "Corpsemourn" et "Circle’s End" sont anecdotiques avec des riffs ayant un fort air de déjà entendu, le plus sombre "Thanatology" qui clôt l’album arrive de justesse à tirer son épingle du jeu. C’est fort dommage car ça partait bien, mais bon dans l’ensemble c’est bien essayé quand même. Ça serait prometteur pour un jeune groupe qui sort son premier disque, mais DAYS OF LOSS a 18 ans d’âge, et il est difficile de coller une étiquette « prometteur » à un second album d’un groupe pareil. De toute façon, je ne sais pas s’il faut attendre grand-chose d’un groupe de Noisehead… Le fait de proposer un mélodeath « old-school » est honorable, et malgré quelques qualités et des beaux passages, ce second album de DAYS OF LOSS ne vaut pas un ENGRAVED DISILLUSION, FRACTAL GATES ou FALLEN JOY, trident de référence absolu en « mélodeath nineties enregistré dans les années 2010 ».




Rédigé par : ZeSnake | 13/20 | Nb de lectures : 11458