Mettre un bon paquet d'années avant de sortir son second album n'est jamais vraiment bon signe, surtout quand on a frappé plutôt fort avec sa première galette. C'est exactement la configuration dans laquelle se trouve aujourd'hui DAYLIGHT DIES. En 2002, Tonton vous chantait les louanges de "No reply", un premier album convaincant d'un groupe alors certes beaucoup (trop ?) influencé par RAPTURE et surtout KATATONIA mais dont on était en droit d'attendre beaucoup pour la suite des événements.

Depuis beaucoup d'eau a passé sous les ponts, le groupe a tourné en Europe en compagnie de... KATATONIA (tiens, tiens...) et aux Etats-Unis avec LACUNA COIL. il a écumé tous les fests américains et surtout a changé de vocaliste. Exit Guthrie Iddings, place à Nathan Ellis, chanteur uniquement connu pour sa participation à WEHRWOLFE, un obscure groupe de death metal originaire de Caroline du Nord. Après un transfert de Relapse à Candlelight voilà le groupe fin prêt à repartir à l'assaut de vos esgourdes avec son doom/death mélodique ravageur.


L'attente aura été longue mais des plus profitables à DAYLIGHT DIES, finie la trop forte influence de KATATONIA, place à la maturité et à une identité beaucoup plus personnelle. Exit les riffs un peu trop convenus, hésitants ou pas vraiment convaincants, le quintet à l'instar de leurs collègues de NOVEMBER'S DOOM (qui n'ont pas perdu de temps, sortant deux albums majeurs ces quatre dernières années) semble avoir trouver le mode d'emploi de la machine à riffs et mélodies percutantes et il la fait tourner à plein régime sur cet album. Pour ceux qui n'arriveraient pas encore à se faire une idée de la musique de DAYLIGHT DIES, je citerai pêle-mêle les groupes qui me sont venus à l'esprit parfois simplement très fugacement lors des écoutes de cet album outre KATATONIA qui demeure de toute façon une montagne difficilement contournable dans le style, parlons de PARADISE LOST pour l'efficacité de certains passages, MY DYING BRIDE pour certaines montées tragiques, ANATHEMA pour la beauté de certaines mélodies mais également PORCUPINE TREE (sur les morceaux en chant clair), OPETH ou encore RAPTURE, OFFICIUM TRISTE et NOVEMBER'S DOOM.

Les growls death occupent la place principale du chant et Nathan Ellis s'acquitte d'ailleurs de sa tâche avec brio. Il cède parfois sa place à Egan O'Rourke, le bassiste qui place des vocaux cleans de toute beauté. Le travail des guitares est de toute beauté, des rythmiques à l'efficacité redoutable se mêlent et s'emmêlent à des passages leads limpides et envoûtants. La guitare acoustique fait même de timides apparitions où elle se trouve, elle aussi, adroitement confrontée à ses sœurs électriques. Le clavier, lui aussi, pointe parfois le bout de ses touches ici ou là mais cela reste des plus discrets et cet album est résolument dédié à la guitare et aux mélodies poignantes qui ne manqueront pas de vous prendre aux tripes.

Ne tournons pas autour du pot plus longtemps, cet album est une belle réussite qui montre un groupe qui a beaucoup progressé, qui fait preuve d'une belle maturité mais dont la marche de progression est encore importante. Les amateurs de la brouette de groupe cités durant cette kro savent ce qu'il leur reste à faire. Espérons juste qu'ils ne mettront pas autant de temps avant de sortir leur troisième album.




Rédigé par : Sheb | 17.5/20 | Nb de lectures : 15719