Il n'est jamais très agréable de tirer à boulets rouges sur le premier album d'un jeune groupe, surtout lorsque ce dernier s'est déjà royalement fait descendre par beaucoup de confrères. Mais force est de reconnaître qu'il faudrait quand même être sacrément peu exigeant pour encenser un album aussi peu original et dispensable que ce bien-nommé Moment Of Weakness.
Loin de tomber dans l'un de ces extrêmes, on se contentera de signaler que cet album est un disque de heavy metal plutôt moyen (pour être gentil) fortement influencé par la vierge de fer et que ce groupe, à l'évidente immaturité, n'est franchement pas ce que la Suède nous aura envoyé de mieux ces dernières années (qui a dit Morgana Lefay!?).
Même si Dawn Of Silence possède des bases suffisamment solides pour attiser la curiosité des plus nostalgiques et des plus curieux d'entre nous, il faut bien préciser toutefois que tout sur cet album est très formaté, très prévisible et déjà entendu des centaines de fois. Les habitués arriveront même à chanter et à finir certaines phrases dès la première écoute, ce qui est quand même toujours un peu gênant.
Pour autant, cet album est loin d'être entièrement désagréable et comporte même quelques -rares il est vrai- titres efficaces et réussis (Long Time Dead; Misguided Life et ses petits riffs thrashy, Midnight), à défaut d'être très personnels. On pense quasiment tout le temps à Maiden pour la musique (notamment les guitares, bien évidemment) et à Dickinson pour le chant. On trouve sur les morceaux plus agressifs quelques timides percées dans les aigus qui ne sont pas extraordinairement impressionnantes (d'une manière générale le chanteur est un petit peu just) mais qui permettent cependant d'apporter un peu de diversité à un album qui en a, au demeurant, bien besoin.
Au vu du nombre de titres pas spécialement touchés par la grâce divine (Out Of Time, au hasard), on regrettera également que le groupe n'ait pas effectué un tri plus sélectif de leur compos (sur douze morceaux, on pourrait aisément en virer quatre et gagner ainsi en concision).
Aussi paradoxal que cela puisse paraître au premier abord, cet album, malgré ses indéniables faiblesses, reste d'une certaine manière plus sympathique à mes oreilles que, par exemple, le dernier Zandelle. Sans doute parce que l'on a toujours tendance à pardonner plus facilement le mimétisme musical et à le considérer comme une maladresse de jeunnesse dans le cadre d'un premier album.


Rédigé par : BigHenry | 09/20 | Nb de lectures : 11272