Ziiiiip. Grouïïïk! Epargnons les oreilles pudibondes des quelques autres sons qui introduisaient “Birthdate zero”, le deuxième et dernier album d’INFERNAL TORMENT. Une introduction? Non, une synthèse du style de ces Danois qui brutalisaient à sec, pillant, violant et buvant du plomb en fusion comme de vrais Vikings. Ah quel bon temps que celui de Willy Odin et de ses amis!
Nostalgique, ne noie pas ton chagrin dans un tonneau de bière frelatée, car DAWN OF DEMISE est là pour porter haut les couleurs du Death graisseux. Gare à vos slips, Scott Jensen est de retour!

Quoi? On ne sait plus qui est Scott Jensen? L’homme qui se racle le gosier au tesson de bouteille, qui se gargarise de graviers et qui éructait sa bile acide au sein d’INFERNAL TORMENT... Il semblerait que le père Scott ait trouvé une bande de Jensens avec qui faire t-ripaille. Mieux, DAWN OF DEMISE s’inscrit dans une filiation évidente des TORMENT pour suivre la voie du Death pâteux, gras et glaireux. Et ça groove, baby! DAWN OF DEMISE dépasse rarement l’allure du mid-tempo, celle des pachydermes paissant paisiblement dans une prairie providentiellement pleine de picole. Vas-y, hé, bouge ton gros sus sanglé dans ton ceinturon clouté!

Là où INTERNAL SUFFERING se montrait terriblement mélodique, DAWN OF DEMISE puise son inspiration dans les passages tectoniques d’”Effigy of the Forgotten”, d’INTERNAL BLEEDING ou de PYREXIA. Des riffs pesants rectalement pimentés de southern swing et aérés par des solis mélodiques. Pour ne pas trop sombrer dans la monotonie, les Danois tentent quelques incursions syncopées et mathématiques du côté de MESHUGGAH, des allusions à OBITUARY et, en quelques occasions, renversent leur chopine en s’énervant sur un tempo plus rapide. La charge des grands mammifères n’est cependant jamais bien longue et le troupeau retrouve bien vite son dandinement familier.

Pour donner corps à la bête, la famille Jensen s’est adressé à... Hansen. J.Hansen et Jensens ont fait du bon boulot. Niveau son, les Danois ne s’en laissent pas conter. Les guitares sont grasseyantes, la basse discrète mais présente, la voix remonte les roustons. Seule la batterie aurait mérité un son encore plus massif, mais on peut sans doute créditer les joufflus d’une volonté de précision qui tranche dans le lard. DAWN OF DEMISE, un groupe qui secoue la couenne.

DAWN OF DEMISE n’est pas à l’aube de révolutionner le Death Metal, et ils ne prétendent d’ailleurs pas le faire, mais à l’heure où le Death s’übertechunifie, il fait bon sentir des poils et du groove dans le style. “Hate Takes its Form” est au Death ce que le blues est au jazz fusion : une racine, un son qui décolle les semelles sans donner mal à la tête. Avec DAWN OF DEMISE, le Danemark se rapproche du bayou.




Rédigé par : La Myxine | 14/20 | Nb de lectures : 11524