M'étonnerait que DAWNBRINGER soit très connu de ce côté-ci de l'Atlantique malgré ses 15 années d'existence dédié à un Heavy Metal biscornu. Projet d'un seul homme, Chris Black, véritable activiste de la scène Heavy plus connu pour être le batteur des excellent PHARAOH ou encore collaborer ponctuellement avec NACHTMYSTIUM, mais également SUPERCHRIST (heavy/rock'n'roll) et dernièrement HIGH SPIRITS dans une veine traditionnelle et qui commence à se faire nom. Rajoutez à cela qu'il tient un petit label de qualité du nom de "Planet Metal", qui a mis en avant des groupes de qualités comme HARBINGER, ZÜÜL ou QUICKSAND DREAM. Autant dire que le garçon est plutôt occupé et il aura donc fallu attendre 4 ans pour voir débarquer un successeur à l'excellent "In Sickness and In Dreams". A noter également une signature chez Profound Lore Records qui d'un seul coup a offert une belle exposition à DAWNBRINGER aux USA, ce qui est bien mérité vu la teneur des anciens albums et la qualité du petit dernier. A noter que Chris Black, chante, s'occupe de la batterie, de la basse et de quelques touches de claviers et s'est entouré d'amis pour tenir les six cordes.

Contrairement à "In Sickness and In Dreams" qui était un véritable tour de force avec son heavy metal ne dépassant rarement deux minutes, Chris Black change de cap sur "Nucleus" en proposant quelque chose de plus varié et des morceaux s'étirant facilement sur cinq minutes et cela avec brio. On retrouve toujours des hymnes catchy, fleurant bon le metal traditionnel des années 80 (NWOBHM, IRON MAIDEN, le Hard-Rock couillu de MOTÖRHEAD par exemple), comme le titre d'ouverture "So Much For Sleep" où la panoplie est en action: cavalcade, harmonie, un côté fédérateur dans le chant avec des lignes vocales qui restent dans la tête, mega solo qui donne envie d'enfourcher sa guitare. Et que dire des six minutes que dure l'épique "The Devil", un tube en puissance, avec son tempo bien speedé, des riffs tous azimuts vraiment excellent et surprenant (les twin guitars font des merveilles), le tout débouchant sur un passage typé Black avec des blasts avant de se ponctuer sur un superbe solo mélodique. Ce morceau est un voyage avec ses différentes atmosphères qui se dégagent. Le travail sur les guitares est de qualité, un vrai plaisir. Ou bien "Swing Hard" qui vous marque avec sa mélodie joyeuse, de superbes solos, des riffs qui font mouches ainsi que quelques notes de guitares acoustiques qui débouchent sur un final plus pesant et tristounet qui surprend après un tel démarrage.
Car la vraie nouveauté ce trouve là, c'est l'ambiance générale qui vous prend à la gorge. La deuxième partie de l'album vous mettra le cafard à coup sûr et en est la parfaite preuve. C'est un côté nostalgique que nous propose Chris black dès le lourd et magnifique "Cataract", mais ce n'est rien par rapport au pesant "Like An Earthquake" assez proche d'un NACHTMYSTIUM dernière période, où l'on s'enfonce un peu plus mais qui est pourtant contre balancé par une furieuse montée heavy metal énergique (ah ces solos...). Un morceau que l'on n'oublie pas. Cette dualité est intéressante et donne une bonne dynamique à l'album. Le morceau de clôture, "Pendulum", reste dans le ton avec des claviers fantomatiques en intro, une guitare acoustique et une ambiance poisseuse où s'émissent des solos heavy metal qui donnent un mix étrange propre à DAWNBRINGER
Et comment ne pas parler du génial et brumeux "Old Wizard", superbe morceau doomy, très british, avec un refrain marquant.

DAWNBRINGER, ou le bébé de Chris Black, sort son album le plus abouti, avec des morceaux variés dont quelques tubes qui font fortes impressions, le tout dans un style où il n’est pas forcément facile de se faire un nom. Mais la grande force de DAWNBRINGER étant de proposer quelque chose qui va plus loin que du simple Heavy Metal, bien loin des clichés (il n’y a qu’à voir l’artwork) de la scène retro qui sévit (avec de très bons groupes au demeurant) et avec une forte personnalité. Le genre d’album qui pourra peut-être plaire au non amateur de heavy metal à la base…




Rédigé par : Arnaud | 16/20 | Nb de lectures : 13098