Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu l'impression que Dave Mustaine était LE musicien qui se faisait le plus plomber par ses collègues dans les interviews. La liste de ceux qui se sont ouvertement foutu de sa gueule est longue, à tel point qu'on avait presque l'impression que c'était devenu un running gag.
Mais fustiger le rouquin était facile finalement... surtout quand les anti-Mustaine oubliaient de balayer devant leur porte. A l'époque où le « Say no to drugs » était de rigueur, le Dave parlait librement de ses addictions, de ce pernicieux mal être qui semblait le ronger et des compromissions que le business de la musique l'entraînaient à faire. Aujourd'hui tout cela est un peu plus courant, mais à l'époque, il fallait avoir des couilles pour tenir des propos pareils... surtout quand les mega-stars du genre s'amusaient à vous descendre en flèches, avec toute la perfidie dont était capable le tandem Ulrich/Hetfield.

«  Cela me déçoit de Phil Anselmo... il n'est pas connu pour balancer des saloperies. Contrairement à Mustaine qui fait cela uniquement pour se sentir mieux. »

James Hetfield

«  Dave Mustaine ? Je ne connais personne de ce nom... »

Lars Ulrich

Je n'ai aucunement l'intention de relancer la guerre Metallica/Megadeth en disant cela. Mustaine a, lui aussi, eu le verbe lourd, et ce qu'il y a de très agréable dans ce bouquin, c'est qu'il reconnaît à de très nombreuses reprises qu'il a certainement été un personnage invivable, et ce, pendant de nombreuses années.
Voilà donc, avec « Splendeur et misère d'une icône Thrash », la bio tant attendue d'un des messies du Thrash metal. Ce mec est une icône et un musicien extrêmement talentueux doublé d'une indépendance guitare/chant à vous faire tomber par terre. En gros, ce mec se balade peinard sur son manche... il faut être de mauvaise foi pour ne pas le reconnaître, même si on aime pas le combo.
Dave Mustaine n'a jamais été connu pour sa demi-mesure. Que cela soit dans sa période Junkie ou plus récemment dans sa période "Reborn", le guitariste s'est toujours distingué par la singularité de ses propos, un peu à l'image de sa façon si personnelle de chanter.
Compositeur hors pair, guitariste très doué et chanteur reconnaissable entre mille, le rouquin est presque aussi connu pour ses frasques que pour les classiques qu'il a composés. Toujours associé à METALLICA malgré le peu de temps qu'il y a passé, Mustaine se traîne l'image de l'éternel second associé à un connard de premier plan. On va d'ailleurs clore direct le chapitre Megallica.
Mustaine donne sa version des faits sur son éviction bien sûr, mais aussi sur son passage dans « Some Kind of Monster », Go To hell/Enter Sandman et l'introduction des Mets au panthéon des rockeurs avec le Rock hall of fame.
On a droit aussi au passage avec Jon Nödtviedt de DISSECTION, le procès d'Effelson, la blessure au bras qui a failli lui coûter sa carrière et tant d'autres sujets. Vous pourrez constater avec joie que le père Mustaine raconte bien les histoires et qu'il n'a pas sa langue dans sa poche.
Cette bio est très réussie, très plaisante à lire et au final, absolument indispensable quand on aime MEGADETH.
Mustaine parle avec une clairvoyance et une sincérité qui fait vraiment plaisir à lire. Car oui, Mustaine a l'air d'être un gars sincère, qui s'il a fait des conneries, n'en a pas moins ramassé plein la gueule pendant la majeure partie de sa vie. Ce n'est pas la première bio que je lis, mais c'est la première fois où j'ai autant l'impression que l'auteur se livre avec sincérité... et pourtant je ne suis pas fan hardcore du groupe. C'est une version subjective bien sûr, mais à la fin du livre, on a vraiment envie de croire que ce que dit le guitariste est vrai. Cela n'a rien à voir avec un quelconque côté midinette, je le répète, je ne suis pas le plus grand fan de Megadeth du monde.
C'est juste que cette bio sonne juste, comme les bons morceaux qu'a composés le grand Dave. Car bien sûr que ce monsieur est grand, et bien sûr que c'est un musicien de haute volée qui a fait grandement évoluer notre musique en lui donnant de très rutilantes lettres de noblesse. Juste pour ça, il convient de rendre hommage à toute la musique qu'il a composée. La version de « Rust in Peace » en mots ? Ben ouais les amis, c'est clair et net. Un super bon bouquin.

Dave Mustaine : Splendeur et misère d'une icône Thrash
Par : Dave Mustaine en collaboration avec Joe Layden
Traduit par : Adrienne Bernardi
Prix : 36 Euros
Nombre de pages : 435


Rédigé par : Pamalach | Megadave... the punishment dues/ | Nb de lectures : 16913