DARWIN’S THEORY? – And Then… (‘Buffet Froid’) - 09/06/2006 @ 09h30
Urgence… C’est le premier mot qui me vient à l’esprit pour décrire « And Then… », première réalisation de DARWIN’S THEORY?, avec un « ? » comme THERAPY?. Quelque soit le style emprunté, et ils sont nombreux, on sent en effet comme une tension permanente, une rage qui sourd de chaque morceau, le rendant imprévisible et menaçant.

Le premier contact, visuel, avec l’album est d’ailleurs annonciateur de ce qui va suivre : le logo semble avoir été taillé dans la pierre, deux bustes de part et d’autre d’un buste central (dont on ne sait s’ils sont censés représenter des restes humains en décomposition ou des abominations d’une autre nature) ont ce qui leur reste de visage tourné vers lui, le tout dans des teintes verdâtres sur fond noir… archaïque, glauque, déroutant.

Le décor étant planté, passons à la musique : un riff de basse toolien lance la machine, très vite relayé par les hurlements d’Alain Germonville (ex-SCARVE) puis par la batterie et les guitares, partant sur un plan rapide à la MINISTRY avant de ralentir brusquement et de laisser le chant, hardcore et écorché, prendre la direction des opérations. Entre rythmiques lourdes à la SLAYER, passages plus calmes presque tribaux et atmosphère torturée rappelant DISBELIEF, « Growing Up With A Straitjacket » donne le ton : DARWIN’S THEORY? brouille constamment les pistes en sautant d’un style à l’autre comme dans une recherche compulsive d’identité, parfois à la limite de la confusion.

« Brain » arrive comme une bouffée d’air frais après deux premiers morceaux étouffants à la tension presque palpable, dévoilant une facette plus civilisée des lorrains : après nous avoir fait passer par le hardcore, l’indus, le thrash, ils nous font faire un petit voyage dans le temps de huit minutes, un retour aux sources du heavy metal avec une succession de gimmicks sabbathiens sur lesquels Alain Germonville, encore lui, laisse sa schizophrénie vocale s’exprimer : death, black, écorché, son chant évolue au fil des changements de rythmes et donne une dimension non seulement moderne mais également malsaine à un titre qui aurait pu n’être qu’un calque heavy doom de plus.

On pourrait croire que DARWIN’S THEORY? vient de nous faire l’étalage de ses possibilités, mais on est pourtant loin du compte et l’exploration sonore repart de plus belle dès le titre suivant, « Theory », qui joue beaucoup sur des atmosphères orientales (les guitares sont d’ailleurs doublées par une guitare acoustique) alternées avec de brèves charges saturées rageuses. Ceux qui se rappellent de « The Horror », du mésestimé « Kill Fuck Die » de W.A.S.P., auront une idée du côté malsain et redoutablement efficace de la chose… Pris dans ce tourbillon infernal d’influences, la fin de l’album arrive très vite et même si le groupe nous refait le coup du revival avec « Dark October Day », stoner metal pour rockeur poilu à gros biceps, ou des ambiances tribales malsaines avec « Tecumseh » qui sonne comme du NO ONE IS INNOCENT époque « Utopia », les chants indiens en plus, on sort quelque peu étourdi d’une telle expérience.

Les quatre théoriciens ont accouché d’une formule au potentiel destructeur assez effrayant combinant thrash, indus, punk, hardcore, métal, atmosphères tribales, une formule qu’il leur faudra cependant maîtriser avant de pouvoir prétendre accéder à la première division du métal hexagonal, voire européen. Le chant, varié et extrême la plupart du temps, peut en effet rebuter et demande un certain temps d’adaptation, la prod, qui me rappelle celles des premiers SYMBYOSIS, gagnerait à être plus claire notamment celle des guitares, qui manque de puissance et de tranchant (n’oublions pas toutefois qu’ils n’ont pas les moyens de DAGOBA) et la multitude de styles abordés, qui donne pourtant toute sa richesse à « And Then… », peut désorienter.

DARWIN’S THEORY reste malgré ces quelques réticences l’un des groupes actuels les plus prometteurs, ratissant large sans aucun opportunisme et possédant dès son premier album un son bien à lui. Massif comme du MACHINE HEAD, trippant comme un TOOL cauchemardesque, explosant les carcans musicaux comme FAITH NO MORE avant lui, il faudra le suivre de près…


Rédigé par : Dungorpat | 14/20 | Nb de lectures : 13453




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Commentaire
cava76
Membre enregistré
Posté le: 09/06/2006 à 12h47 - (29588)
Je vais essayer d'ecouter ca

Youpimatin
Invité
Posté le: 09/06/2006 à 19h21 - (29607)
Dans le groupe, il y a aussi Alexis le gratteux de Mortuary et Steph à la batterie qui jouait dans Palinka.
Sinon, Manu, le bassiste est un "vieux routier" de la scène Metal de Nancy et ils ont eu, un moment, dans leur line-up Noka aux chants et machines, et sur scène, ça le fait bien, salut à eux.

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