DARK ORDER - Cold War Of The Condor (Battlegod/Season Of Mist) - 30/11/2010 @ 08h04
« La guerre froide du Condor »… Tel est l’intitulé ce 3ème album de DARK ORDER. Comme personne ici ne connaît les histoires politiques sud-américaines des années 70 (enfin je suppose), je vais préciser que ce titre d’album trouve son influence dans ce qui était appelé « l’opération Condor », une campagne d’assassinats de dissidents et de lutte anti-guérillas menée par des services secrets des dictatures sud-américaines de l’époque, campagne notamment dirigée par le Chilien Pinochet. Sur Cold War Of The Condor, les 4 membres des Australiens de DARK ORDER et en particulier leur leader/guitariste/chanteur Raul Ignacio Alvarez Garcia (qui a des origines chiliennes) ont choisi de s’intéresser au règne « violent et sanglant » du général Pinochet, qui commença le 11 septembre 1973. Cette date signe aussi le commencement de l’album, l’intro se nommant logiquement "September 11th 1973". C’était pour le concept.

Pour la musique, un peu d’histoire métallique : DARK ORDER est né à Sydney en Australie en 1992, originellement sous le nom VANADIUM. Le groupe au line-up très variable (8 guitaristes et 7 batteurs seront passés au sein du combo en 14 ans) en est à son troisième album avec Cold War Of The Condor, après 5000 Years Of Violence (1998) et The Violence Continuum (2002, réédité et remasterisé en 2006 avec un DVD bonux). Le groupe est apparemment crédité comme le meilleur groupe de Thrash Australien par divers magazines… tellement que je n’en avais jamais entendu parler et que Cold War Of The Condor est le premier album que j’écoute du groupe.

DARK ORDER fait donc du Thrash, du Thrash Bay Area pour être précis (le groupe revendiquant clairement l’influence de cette scène). Il y a surtout du SLAYER, du TESTAMENT et du EXODUS dans la musique des Australiens. C’est surtout l’influence des premiers cités qui ressort le plus, notamment au niveau du grain de voix et des structures, plus proches des deux derniers albums cependant (Christ Illusion/World Painted Blood). Mais alors que SLAYER envoie des morceaux assez courts et directs, DARK ORDER tricote un peu plus. Cold War Of The Condor allonge 14 pistes pour 76 minutes, avec des morceaux oscillant de 4 à 9 minutes (hors intro et interludes). Ce qui peut faire penser au deux derniers EXODUS, mais DARK ORDER varie nettement moins ses structures. Les morceaux longs en deviennent alors très vite répétitifs, hormis ceux qui assument y aller pied au plancher du début à la fin (comme "Operation Condor"). DARK ORDER, contrairement à d’autres formations Thrash, est plutôt avare en solos, qui sont utilisés avec parcimonie. Le combo se concentre plutôt sur les rythmiques, qui sont pour la plupart très efficaces bien que très classiques. Mais cela fonctionne à merveille à certaines occasions, comme sur l’excellent titre d’ouverture qu’est "Dissension of the Raptor". Cette efficacité très classique mais assumée me fait penser au premier album des Anglais d’EVILE (Enter The Grave), d’autant que le son et certains riffs sont très proches. Le groupe lorgne également du côté de METALLICA avec les intros acoustiques tout en finesse de "Tears of the Exiled" et "Criminal of State", mais les autres passages acoustiques tombent un peu à l’eau, comme l’interlude "A Lament for Victor Jara" avec un chant clair espagnol hélas assez risible. Globalement, DARK ORDER est très convaincant dans ses parties rapides avec moult titres bien percutants comme il faut (j’ajoute encore le très bon "Operation Siglo Veinte"), le groupe maîtrise bien son Thrash Bay Area de ce côté, en nous sortant une collection de riffs très honorables. Les breaks ou parties plus posées sont quant à elles bien sans plus. Mais le quatuor a voulu trop en faire avec un album bien trop long et pas assez fouillé pour justifier sa durée.

Alors bon, il est clair que pour la plupart des groupes de Thrash il ne faut pas chercher d’originalité, et ça tombe bien car DARK ORDER n’en a pas hormis pour le concept. Il vaut mieux creuser du côté de l’efficacité, et avec Cold War Of The Condor DARK ORDER s’avère être un bon exécutant, et nous livre un album de Thrash solide, avec de très bons riffs rapides facilement mémorisables. Il faudra juste tolérer quelques longueurs et digérer l’album assez dense dans sa globalité, mais les Thrashers aguerris devront y trouver leur compte, bien que DARK ORDER ne révolutionne rien.

http://www.darkorder.com.au - 218 visite(s)

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Rédigé par : ZeSnake | 14/20 | Nb de lectures : 12175




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