L'avantage avec Dark Moor, c'est qu'on ne peut pas les accuser de vouloir nous tromper sur la marchandise. Un seul regard sur la pochette, signée Derek Gores (Edguy, Kamelot), et on sait tout de suite à quoi l'on a affaire. Donc, soit, vous êtes amateur de heavy-speed-sympho (liste non exhaustive) et cet album ultra chiadé va vous réjouir au plus haut point, soit, vous êtes amateur de brutal death et/ou de true black minimaliste et, là, j'avoue que je ne comprends pas trop pourquoi vous avez cliqué sur cette chronique.
Plaisanterie mise à part, le nouveau Dark Moor, toujours produit -remarquablement- par l'inévitable Luigi Stefanini (Rhapsody, Labirynth...) ravira tous les fans de Heavy imbibé de fantasy, tous les grands réveurs, tous les nostalgiques des soirées D&D à la fac (rien ne vaut un bon cliché!), bref, tous ceux qui aiment lorsque le Heavy rime avec mélodie. C'est extrêmement frais, léger, presque festif parfois et même si le groupe n'innove en rien avec “Tarot”, il poursuit sa route avec conviction et application.
On retrouve ici beaucoup d'orchestrations et si les claviers sont bien évidemment ultra présents, on notera également de-ci de-là la présence de quelques soli hautement inspirés. La patte Rhapsody vient toujours à l'esprit de temps à autres, mais il n'est pas rare non plus de penser occasionnellement à des groupes comme Kamelot (surtout pour le chant), voire même au Trans-Siberian Orchestra. A ce titre, Dark Moor nous offre un bien joli morceau de bravoure de plus de 10 minutes avec “The Moon”, titre épique et symphonique qui reprend des thèmes musicaux empruntés à Beethoven. On regrettera un petit peu ce choix ultra bateau en reconnaissant tout de même le magnifique travail de composition effectué pour intégrer ces éléments au sein d'un véritable morceau. Après Moonlight sur le génialissime Theater Of Fate de Viper, après le grandiose Beethoven's Last Night du Trans-Siberian Orchestra, Beethoven continue d'inspirer les metalleux pour le meilleur et pour...le meilleur.
Parmi les pièces de choix, on retiendra les titres aux refrains les plus catchy (“The Chariot”, “The Hanged Man”) mais aussi le très sympathique “Devil In The Tower” avec ses faux airs de conte fantastique à la Tim Burton. Seul petit bémol, le chant bien trop gentillet d'Alfred Romero sur le canon qui a eu la mauvaise inspiration de garder quasiment la même tonalité sur toutes les lignes de chant (ce qui est un peu un non sens). A noter également la présence plus que réjouissante d'une chanteuse sur certains passages, chant qui est d'ailleurs bien plus féminin que celui d'Elisa C. Martin -l'ancienne chanteuse- qui était au final pas très différent de celui d'Alfred (ou inversement). Bref, cette dualité apporte encore de la fraîcheur à des compos qui n'en manquaient pas vraiment.
On notera enfin la présence d'un titre bonus venant clore cette nouvelle épopée basée, comme son titre le laisse sous-entendre, sur les cartes de Tarot. Loin d'être une mauvaise chute de studio, « The Fool » s'avère être un très bon morceau conférant à cet album un petit goût de « revenez-y » plus qu'appréciable.
Ce nouveau Dark Moor est un très bon skeud, meilleur que le précédent opus « Beyond The Sea », mais comme toujours avec les albums autant typés, il est à réserver à un public d'amateurs, à des oreilles expertes et affûtés...voire même à des oreilles pointues.


Rédigé par : BigHenry | 16/20 | Nb de lectures : 11428