Allez comprendre pourquoi, j'ai une fâcheuse tendance à préférer les groupes au jeu emprunté, mais qui se trouent la raie pour sortir du vivant, aux groupes armés jusqu'aux dents sur le chapitre technique, mais qui remuent du vide et enfilent les gammes sans scénario. La diligence avec laquelle Dark Fortress sont passés d'un profil à l'autre en l'espace d'un seul album est pour le moins effarante. Envolées les envolées dark metal aussi hardies que tentaculaires (un peu brouillonnes aussi) d'un “Profane Genocidal Creations”, place à un black froid, brutal, bombé, impeccable... anodin, dépassionné: trop facile. Derrière ses extérieurs on ne peut plus professionnels, “Stab Wounds” tombe vite le masque et se révèle un miroir aux alouettes, véritable petit manuel de fumisterie appliquée. Etouffé par un vivier de riffs téléphonés et concrètement sans utilité, l'album refuse à la limite de l'arrogance de choisir des directions et d'exploiter les opportunités pourtant bien présentes de produire du volume et de la personnalité. L'évolution de Dark Fortress renvoie au syndrome Setherial post-“Nord” par excellence, pour ceux qui situeront. Allez, pour clore sur une touche moins négative, on dira que Dark Fortress se sont probablement forgés un son et une marque de fabrique, et qu'il leur reste à composer les morceaux qui vont avec. A recadrer d'urgence sous peine de stérilisation irréversible.


Rédigé par : Uriel | 06/20 | Nb de lectures : 9808