DARKWATER - Where Stories End (Ulterium/Underclass) - 16/02/2011 @ 08h12
Darkwater nous vient tout droit de Suède et pratique depuis quelques années un metal progressif (fort) mélodique, qui a pour principales sources d'inspiration Dream Theater et Symphony X, deux des ténors du metal prog. Après un premier album sorti en 2007, dont les compos étaient très longues, le groupe revient avec son second opus «Where Stories End», un album aux titres sensiblement moins longs (en moyenne 6 minutes au lieu des 9/10 minutes de son prédécesseur). Voilà de quoi un peu planter le décor. L'écoute de cet album nous évoque donc rapidement un Dream Theater ou un Symphony X, la voix d'Henrik Båth n'y étant évidemment pas étrangère, mais pourtant on s'aperçoit rapidement d'une chose: Darkwater c'est beaucoup moins technique et «démonstratif» que ses aînés américains. Est-ce mieux ? Oui et non. L'auditeur qui s'ennuie sur un album de Dream Theater, parce que ça en met plein la vue, et qu'en plus de ça Labrie n'est pas un bon chanteur s'y retrouvera certainement plus avec Darkwater. En effet, le groupe joue davantage sur les émotions et les ambiances, d'où ce fort aspect mélodique dégagé par les nappes de claviers. Combinez à cela le timbre hautement mélodique de Mr. Båth qui irait très bien à un combo de power mélodique, et vous obtenez ce metal «prog» mélodique teinté de passages AOR ! Et c'est là que ça risque de moins plaire. Les compos s'étirent parfois trop en longueur au risque de perdre l'auditeur en chemin, et puis les morceaux ont ce petit manque de puissance et de «couilles» pour réellement faire mouche, comme le fait si bien un Symphony X. Mais d'un côté je comprends la démarche du groupe qui tente de se démarquer des gros du genre en proposant quelque chose de plus tendre et accessible, malheureusement c'est parfois décevant et trop prévisible pour que le niveau de composition nous régale.

Plus on avance dans l'album et plus un sentiment de répétition nous gagne. Tiens mais ces nappes de claviers on les a pas déjà entendues avant ? Et ce riff ? Même chose... Honnêtement, le groupe donne l'impression de ne pas trop se fouler sur la structure de ces morceaux qui respectent tous le même schéma couplet/pont/refrain avec une partie instrumentale plus ou moins rallongée. C'est pourquoi parler de metal progressif me paraît un poil excessif, bien que niveau maîtrise les musiciens ne sont pas des manchots (loin de là, même). Certains passages font même plus rock prog' qu'à proprement parler metal, et des groupes comme Vanden Plas ou même Stratovarius (bon c'est pas ce qu'il y a de plus progressif, mais au niveau des mélodies ça s'en rapproche) peuvent s'ajouter aux influences du groupe. Sur les 9 morceaux de ce «Where Stories End», on ne note pas vraiment de morceaux faibles ou mauvais, mais en contrepartie aucun titre ne semble sortir du lot et se démarquer. Les trois premiers titres se laisse écouter, mais on y retient pas grand-chose, entre le très accessible et mélodique «Breathe», le long et trop simpliste «Why I Bleed» dont les plans de batterie ultra-basiques et le manque d'évolution des ambiances créées par les claviers lassent rapidement. «Into the cold» manque aussi de saveur, notamment sur sa partie instrumentale qui s'écoule sans qu'on n'en retienne un solo ou une harmonie, aussitôt écouté, aussitôt oublié... Pas le genre de morceaux qu'on a envie de ré-écouter plusieurs fois à la suite en l'occurrence. On garde un peu d'espoir pour la continuité de l'album, quand le groupe et plus particulièrement le chanteur nous délivre des parties vocales plus haut perchées qui prennent d'assaut l'auditeur à la gorge sur le refrain d'un «Fools Utopia» cette fois-ci parfaitement achalandé en soli et harmonies. «Queen of the Night» est un peu mon chouchou de l'album, et ce n'est pas une coïncidence car ce titre sonne comme du Symphony X: tempo (enfin) rythmé porté par des riffs qui ébranlent davantage le corps, nappes de claviers à la croisée entre ambiances mystiques et passages angoissants (parfait pour la musique d'un thriller). Vous y ajoutez un refrain excellent en harmonie vocale qui se chante très facilement et vous obtenez la pièce la mieux structurée de cet opus.

La suite paraît moins intéressante, même si «In the Blink of an Eye» porté par la voix suave de Mr. Båth montre un Darkwater sous une approche plus rock et accessible (un peu comme l'ouverture «Breathe»). Quant aux trois derniers morceaux, ils sont un peu frappés du même syndrome que les premiers morceaux: c'est bien fait, mais on s'ennuie vite, malgré de bonnes accroches mélodiques («Fields of Sorrow» trop mollasson pour qu'il transcende), une approche plus «commerciale» sur un «Without a Sound» un poil trop long et la conclusion tout aussi lente et fade avec «Walls of Deception» qui reste en continuité bloqué sur le même tempo, les mêmes nappes de clavier et des solis qui font tout sauf avancer le schmilblick. Le dernier titre de cet album résume symboliquement à lui tout seul ce qu'est ce «Where Stories End». Un album qui s'écoute, oui, mais qu'on apprécie, beaucoup moins...



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Rédigé par : gardian666 | 12/20 | Nb de lectures : 12957




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2manynotes
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Posté le: 16/02/2011 à 12h57 - (91413)
J'écoute en ce moment sur le Myspace et je plussoie pour la chronique.

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