Peaceville continue de s’intéresser au groupe de BM le plus prolifique de leur catalogue, Darkthrone. Après avoir ressorti leur premier album, puis la triplette magique "A Blaze in The Northern Sky" / "Under a Funeral Moon" / "Transilvanian Hunger", sans parler des démos (via Frostland Tapes), le label rosbif s’attaque ce qui est à mon sens le meilleur album de Darkthrone, "Panzerfaust". La réédition est présentée dans un Super Jewel Case (je déteste cette nouvelle version de boîtier plastique…), avec un deuxième CD bonus dont je parlerai plus tard. Au niveau artwork, on ne peut pas dire que Peaceville se soit fait chier. Pas de digipack, seul change à l’arrière la mention au deuxième CD bonus, et à l’intérieur du livret, il manque la mention concernant les 2 « nouveaux » albums que sont "Total Death" et "Goatlord", à paraître sur le label de l’époque, Moonfog.

Mais passons à l’album à proprement parler. Comme je le disais, "Panzerfaust" est mon chouchou dans la discographie des 2 Norvégiens. Puisant ses influences dans les premiers groupes des années 80 (Bathory, Celtic Frost, Venom), ce cinquième album n’est que haine, rage et mélancolie. Rien que le titre d’ouverture, "En Vind Av Sorg" résume à lui tout seul le disque. Les vocaux ultra malsains de Nocturno Culto, les rythmiques bancales mais pleines de froideur de Fenriz, et cette ambiance mes amis, cette ambiance. Une ambiance à se faire grelotter les roustons pendant un trek en plein Sahara. Les morceaux sont assez variés, ça va de l’utra vénère Celtic Frostesque "Triumphant Gleam" au rampant "The Hordes of Nebulah". Un "Hans Siste Vinter" donne des envies de headbang une 8.6 à la main, alors que le morceau écrit avec l’ami Varg Vikernes est plus lancinant et répétitif.

J’ai parlé rapidement des vocaux de Nocturno Culto, mais c’est la vrai réussite du disque. Je ne sais pas ce qui s’est passé pour lui à cette période, mais il devait en avoir gros sur la patate, tant son chant est écorché, énervé, malsain. Ses grognements transpirent littéralement la rage. Fenriz, de son côté, a tout composé et enregistré comme un grand. Comme a son habitude, le résultat peut faire sourire les techniciens et les branleurs de manche, mais dans ce genre de groupe/disque, l’ambiance compte plus à mes yeux que la technique et la précision. Et le bonhomme fait mouche, avec un disque 100% black metal à l’ancienne. C’est simple, si vous avez aimé la triplette précédente, si vous avez aimé les premiers Burzum, si vous aimez le BM norvégien du milieu des 90’s, alors, vous ne pouvez pas ignorer cet album.

Passons maintenant au disque bonux, qui est la vraie nouveauté. Si les rééditions des quatre premiers albums contenaient des vidéos de Fenriz et Nocturno Culto, cette réédition fait les choses différemment. Peaceville nous offre un deuxième CD, avec l’album, et Fenriz qui le commente en direct. Oui oui, vous avez bien lu. On se réécoute l’album, et Fenriz cause par dessus la musique. Il gère même le potard du son, et par moments, il le remonte pour illustrer ses dires. Heureusement, le bonhomme fait ses commentaires en anglais. Malheureusement, les moins à l’aise avec la langue de Shakespeare risquent de lâcher au bout de… 20 secondes.
Pendant tout l’album, Fenriz nous cause donc de "Panzerfaust". On apprend donc qu’il a tout enregistré tout seul dans un premier temps, avant que Nocturno Culto (Ted) pose son chant sur la musique dans un deuxième temps. Fenriz nous explique également que "Panzerfaus"t est un vrai tribute à Celtic Frost et aux premiers Bathory (mais ça, on l’avait deviné tout seul). Il commente également les pains, certaines parties de batteries, ou s’extasie sur le chant. En parlant du chant, NC a refusé tout effet sur sa voix, et tout l’appartement de Fenriz en aurait tremblé. Je ne vais pas vous faire la liste de tout ce qu’il apprend, de tout ce que Fenriz nous raconte. Sachez que pour les fans, ça peut être intéressant. On se surprend à se marrer avec Fenriz, ou à dire « ah ouais, c’est fou ». Mais il y a aussi des passages dont on se fout éperdument.

La bonne nouvelle étant que Peaceville ait décidé de ne pas le sortir à un prix délirant (il est à 8.99£ sur leur shop). Donc, si vous n’aviez pas cet album auparavant, foncez. Il fait partie de la discothèque BM idéale. Le CD bonus, vous l’écouterez peut-être une fois. Si vous avez déjà la version originale, passez votre chemin. Cette réédition ne présentera aucun intérêt. A noter que Peaceville a fait la même chose avec le "Hostmorke" de Isengard. Je ne l’ai pas écouté, mais mon petit doigt me dit que c’est la même chose qu’avec "Panzerfaust".


Rédigé par : Kryde | Réédition pour ceux qui n’ont pas encore l’album/ | Nb de lectures : 15384