Si VsGreg a été obligé de me tanner comme un gardien de mine fouettant son esclave refusant de continuer à descendre dans les tréfonds de la terre pour que je ponde enfin cette foutue chronique, c’est tout simplement parce que je n’arrivais pas à me faire une foutue opinion sur ce ‘Dark Thrones & Black Flags’. En gros, je n’arrivais pas à savoir si le duo infernal Nocturno Culto et Fenriz (à quand le PACS bordel ?!) se foutait de ma gueule ou pas. Et encore aujourd’hui, le doute plane…

Pourtant, dans la guéguerre qui opposent les fans de l’avant ‘The Cult Is Alive’ et ceux d’après, j’avais, le sourire aux lèvres, rejoint le second camp tout en fredonnant « Canadian Metal ». Bah oui, Darkthrone n’était pas plus si ‘ivôl’ qu’avant, les temps avaient bien changé depuis ‘Transylvanian Hunger’ bla bla bla. Sauf que le Darkthrone du début des années 2000 m’emmerdait profondément messeiurs les ‘trues’, tentant (sans succès) d’offrir une xième resucée de ‘Panzerfaust’. Alors quitte à donner un coup de pied dans la fourmilière, autant y aller à pieds joints avec des Rangers lestées par deux tonneaux de bière. Et c’est justement ce que nos ‘Beavis & Butthead’ du metal norvégien avaient alors brillamment fait. Alors rien que pour ça, chapeau. Et puis surtout, ‘The Cult Is Alive’ et ‘FOAD’ balançaient au passage dans le crachoir quelques glaviots pour punks imbibés assez jouissifs, lorsque l’on réussissait à faire abstraction de l’identité des compositeurs impliqués, avec en tête « Canadian Metal » donc mais aussi ce « Graveyard Slut » qui n’aurait pas dépareillé sur une démo de Celtic Frost en 1984…

Alors pourquoi est-ce que je ne mords pas à l’hameçon cette fois-ci, nom de Zeus ? Pourtant, les choses n’ont pas bougé d’un iota. Une nouvelle fois, Dennis Dread s’est fendu d’une pochette mettant en scène la mascotte du groupe, ‘Necro’, arborant cette fois-ci un patch Nocturnal (top crédibilité). On a de nouveau droit dans le livret à la liste de course de Fenriz (quels sont les disques qu’un petit padawan doit acheter pour découvrir le ‘vrai’ metal ?) ainsi qu'à des photos style ‘clichés de vacances’ qui mériteraient presque de figurer dans un catalogue de 'Nature & Découvertes’. Quant au disque en lui-même, il est une nouvelle fois équitablement équilibré entre ces deux protagonistes. On a d’ailleurs presque parfois l’impression d’écouter un split CD, les personnalités musicales de chacun étant à la fois complémentaires et désormais bien distinctes. Tandis que Fenriz se charge du trip retro thrash/punk, son compère Nocturno Culto assure, lui, la survivance du ‘Darkthrone canal historique’ on va dire avec des titres moins déconne et plus strictement black-metal, même si toujours assez heavy-metal dans l’esprit.

Or c’est justement là que cela fait mal parce que si son retournement de veste a bien eu une conséquence, c'est que Darkthrone ne fait plus vraiment peur. Et lorsqu’il essaye de garde son sérieux, on n’y croit plus trop. D’ailleurs, même si son grain de guitare reste toujours intact, on a connu Nocturno Culto franchement plus inspiré. En fait, plus on progresse dans ‘Dark Thrones & Black Flags’ et plus on se rend compte que ce que l’on attend du groupe désormais, c'est que Fenriz sorte sa veste à patches et ouvre sa musette à fariboles. Preuve en est, le meilleur morceau de l’album est « Hiking Metal Punks » dont l’état d’esprit est résumé à son seul titre débilos. Jadis, Darkthrone jouait au Neil Armstrong de l’extrême en poussant le pied (fourchu) là où aucun homme n’était encore jamais allé, inspirant au passage des milliers (des millions ?!) d’autres explorateurs en herbe. Aujourd’hui en bientôt 2009, soit quinze ans (diantre) après la sortie de ‘Transylvanian Hunger’, le plus bandant avec Darkthrone est d’écouter Fenriz raconter sa nuit de débauche alcoolisée avec ses potes d’Old quelque part en Allemagne (« Hanging Out In Haiger »).

Le Darkthrone d’aujourd’hui, c’est donc un peu le personnage de Patrick Timsit dans ‘Pédale Douce’, businessman le jour et drag-queen la nuit. Et même si je ne suis pas abonné à ‘Têtu’ et que je n’écoute pas FG. il n’y a pas photo : Fenriz et Nocturno Culto sont quand même désormais beaucoup plus fendards avec une plume rose dans le cul. Donc arrêtez vos conneries les gars et faites votre coming-out une bonne fois pour toute, histoire que l’on en finisse et que vous ne sortiez plus d’albums aussi schizophrénique que ‘Dark Thrones & Black Flags’…


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 11/20 | Nb de lectures : 13796