Question pour un... chammmmmpion ! Top ! Je suis un pays d'Asie centrale. Extrêmement montagneux, peuplé à l'origine par des populations nomades, ancienne république de l'URSS, indépendant depuis la fin de cette dernière, en 1991. Etendu sur 198.500 km² et peuplé de 5.000.000 d'habitants, ma capitale est Bichkek ! Je suis... Je suis... Ding. Personne ? Non ? Il s'agissait du Kirghizistan ou Kirghizstan, également appelée Kirghizie, un pays pas vraiment réputé pour sa scène metal puisque Metal Archives (certes pas toujours exhaustif mais dont les infos sont tout de même relativement significatives) y recense 3 groupes, soit 750 fois moins que la Finlande pour une population équivalente. Si on retire de ces trois groupes, ceux qui n'ont pas dépassé le stade de la démo ou du EP, il en reste un seul, DARKESTRAH, groupe qui existe depuis 1999 et qui sort tout de même là son quatrième album, le premier pour le label américain Paragon Records, après être passé successivement sur le modeste label allemand Curse of KvN puis chez No Colours. Bien sûr pour en arriver là, le groupe a dû s'expatrier et c'est désormais en Allemagne que vivent les membres de DARKESTRAH. Apparemment seuls deux d'entre eux sont réellement originaires du Kirghizstan, d'après ce que j'ai pu comprendre sur une interview en allemand. Il s'agit de Asbath, le batteur, percussionniste et joueur de Temir komuz (l'instrument national du Kirghizstan, plus connu chez nous sous le nom de guimbarde) et de Kriegtalith, la chanteuse car en effet l'autre particularité de ce groupe en dehors de son origine quelque peu exotique est d'avoir au micro une femme.

Venir du Kirghizstan c'est bien mais si c'est pour nous jouer du metalcore ce n'est pas la peine. Heureusement pour nous, et surtout pour moi qui ai dû écouter cette galette, ce n'est pas le cas, loin de là. DARKESTRAH pratique un black metal dans lequel on retrouve, ô joie, ô bonheur, des influences kirghizes, du moins c'est ce qu'il me semble, n'ayant jamais eu l'occasion d'entendre la moindre note de musique traditionnelle de ce pays, je ne saurais être totalement formel à ce sujet, mais je ne vois pas pourquoi il en serait autrement (faudrait vraiment être tordu pour débouler du Kirghizstan et pour nous sortir des influences du Kazakstan, du Tadjikistan ou du Boukistan). 5 titres pour 55 minutes c'est ce que nous propose DARKESTRAH sur ce quatrième album. Les titres sont donc longs (en dehors de l'outro de 2 minutes, ils oscillent entre 8 et 18 minutes), moins certes que sur le précédent album qui n'était constitué que d'un seul titre de 33 minutes mais tout de même, cela laisse le temps de poser les ambiances épiques et les parties traditionnelles. Car en effet c'est comme cela que fonctionnent les titres de DARKESTRAH. Ils enchaînent des parties de black metal tout ce qu'il y a de plus traditionnel et efficace, emmenées par le chant lui aussi efficace et convaincant de Kriegtalith (ça, c'est du nom) avec des parties plus épiques où les synthés jouent un rôle majeur. On trouve également des passages carrément ambient et des parties de musique traditionnelle où les instruments acoustiques occupent le devant de la scène. Niveau fusionnage du metal extrême et du folklore local, on est loin d'un MELECHESH qui fait ça avec grand talent et on assiste plutôt ici à une juxtaposition de plans aux ambiances variées mais quoi qu'il en soit il faut bien reconnaître que cet album est tout de même d'une qualité notable et que je ne peux donc que conseiller à tous les amateurs de black teinté d'influences folklo orientales. Ca serait également sympa de pouvoir juger le groupe sur scène, le Kirghizstan ce n'est pas la porte à côté mais l'Allemagne si.


Rédigé par : Sheb | 15/20 | Nb de lectures : 11174