Je sais, je suis à la bourre pour la chronique de cet album sorti à la fin du mois d'octobre 2008… mais comme Darkane a pris cette très mauvaise habitude de nous offrir de nouveaux albums tous les 3 ans, veuillez comprendre que je prenne le temps de bien analyser et apprécier pleinement chacune de leur nouvelle sortie avant de venir en parler ici avec vous....

"Demonic Art" se présente comme un album important dans la discographie du groupe originaire de Helsingborg. Il marque tout d'abord les 10 ans d'existence de Darkane mais également un nouveau changement de vocaliste au sein de la formation suédoise.
Après Bjorn Strid, Lawrence Mackrory et Andreas Sydow, place à Jens Broman que nous avons pu découvrir au côté de Klas Ideberg sur le dernier album de The Defaced mais également au sein de Construcdead. Comme je vous le disais dans ma chronique de "Anomaly" de The Defaced, Jens se positionne dans la lignée de ce que proposait Andreas Sydow autant dans les intonations que dans le style propre du chant... tous ceux qui ne supportaient pas les parties d'Andreas (hum, je parle des parties chantées, je tiens à la préciser pour éviter toute confusion) peuvent encore une fois hurler leur déception en se plaignant de refrains mal placés ou d'un chant pas très juste ou forcé... les pro-Andreas s'en foutent complètement et passeront au chant de Jens sans y trouver de réelles différences.

Si Darkane a souvent été associé à la mouvance melodeath suédoise qui rencontra un succès grandissant à partir du début des années 2000 avec In Flames, Soilwork and co, le combo swedish est définitivement un des seuls à ne pas avoir succombé aux sirènes du pop melodeath refusant de polir son son en l'allégeant ou en abusant de refrains mémorisables en voix claire.
Et ce n'est pas "Demonic Art" qui va inverser la tendance. Tant Mieux !

Darkane reste fidèle à lui-même proposant une musique extrêmement dense et fournie qui contient une collection de rythmiques thrash comme seul The Haunted savait en distiller sur ses premiers albums. Christofer Malmström et Klas Ideberg ont beau avoir pris 10 ans depuis les débuts du groupe… ils n’ont pas encore été atteints de la maladie de Parkinson ou de la tremblante du mouton. Non, ils sont toujours assez jeunes pour balancer des riffs virulents à la vitesse de la lumière, tout en freinant comme des malades sur des breaks bienvenus. La batterie martelante propose des parties évolutives réellement captivantes aux service de chansons terriblement thrash et "in your face", alors que quelques orchestrations discrètes renforcent la densité sonore de l’ensemble.

J'exagère toujours et je l'avoue, on retrouve bien des parties mid tempos par instants et… même des titres bien plus accessibles comme "The killing of I" ou encore "Demigod". Prises individuellement, ces chansons sont un peu décevantes car presque simplistes et faciles... surtout pour Darkane. Par contre leurs présences est indispensable à la cohésion de "Demonic Art", ce dernier serait devenu difficilement digérable si toutes ses compos étaient dans la veine des fulgurants "Impetious constant chaos" (rien que le titre veut tout dire !) ou "Leaving existence".

Les éternels râleurs et ceux qui cherchent la petite bête souligneront que "Demonic Art" ne surpasse pas "Layers of Lies" et qu'il n'apporte pas grand chose de neuf. Je répondrais par l'implacable argument du "Oui et alors ?".

Pour conclure, je soulignerai que Darkane continue de posséder ce son bien personnel qui fait qu'on les différencie et reconnaît dès la première écoute. Bref, "Demonic Art" est une suite réussie et flamboyante à l'excellent "Layers of lies", un disque à posséder à tout prix pour tout ceux qui ne veulent pas manger de la "fast food music" plus longtemps !


Rédigé par : VsGreg | 17/20 | Nb de lectures : 13515