Danzig n’est pas un nouveau venu, pour éviter un paragraphe soporifique sur son glorieux (et défunt) passé j’invite les jeunes à feuilleter une encyclopédie du hard, à la lettre M vous trouverez Misfits et à la lettre S Samhain. Aujourd’hui nous sommes à la lettre D comme Danzig, ou comme Désenchantement voire même Déboires, vous comprendrez en écoutant.
Ce « circle of snakes » est le huitième album du bonhomme sous son nom mais marque également un nouveau départ dans le sens ou les prises de têtes conceptuelles et les liaisons mystiques inter-albums sont de l’histoire ancienne. Maintenant chaque album sera indépendant même si l’univers et les thématiques abordées restent identiques. On ne peut pas dire la même chose des musicos qui, à ce niveau là, n’ont même pas le temps de s’asseoir sur le siège éjectable avant de se faire virer manu militari. Enième line up donc avec Mr Tommy Victor de Prong à la gratte s’il vous plaît (il avait déjà épaulé le groupe sur scène). C’est très beau sur le papier mais sur album c’est déjà beaucoup moins bien. Qui faut il blâmer pour cela ? Certainement pas ce pauvre Victor qui a bien essayé de sauver l’album du naufrage mais à de trop rares occasions : le plombé « circles of snakes » le lancinant « skull forest » ou le tout en riff « hellmask »; mais bon il use et abuse d’harmoniques artificielles et on frôle parfois l’overdose. Non, le responsable de cet échec est le big boss en personne car il est à l’origine de tout (comme le bon dieu). C’est lui qui compose, « c’est moi qui ordonne et lui qui exécute (merci JC) » pourrait il dire. Il a juste oublier le dicton chinois qui dit bien : « un mauvais musicien peine à jouer de la bonne musique, par contre un bon musicien peut très bien en jouer de la mauvaise sans se forcer». Chose faite, notamment avec le titre « 1000 devils reign » qui avec ses relents de musique de djeuns sur le refrain fait bien pale figure au regard du passé du monsieur. Donc T. Victor est hors de cause, nous dirons juste que son jeu ne convient pas aux compos de Danzig.
Le gros point faible de ce disque n’est autre que la voix de l’evil elvis, talonnée de prêt par la production très sourde et toute en basse. On peine à entendre le chanteur sur certains passages, tant mieux diront les plus virulents. A la limite de la justesse, son chant jadis si suave ressemble plus à une longue plainte d’agonie. Ajoutons à cela le fait que musicalement cet album n’apporte rien de neuf et voilà le père Danzig habillé pour l’hiver. En résumé, du hard rock au tempo très lent avec une touche de groovy par endroit mais avec des guitares rythmiques beaucoup trop lourdes. Faudrait vraiment que MTV passe un clip en boucle comme ce fut le cas pour « mother » pour que ce disque sorte des ténèbres ou il s’est enfermé.
C’est le prix à payer quand on s’éparpille dans tous les sens. L’evil elvis sait tout faire, il est aussi indispensable qu’un robot ménager. Il compose, écrit, dessine, produit, dirige, manage, bref il fait tout je vous dis. Le prochaine fois il fera aussi la chronique, ça m’évitera de m’enquiller son album plus d’une fois !


Rédigé par : dark tranquilou | 05/20 | Nb de lectures : 9750