DANTALION - All Roads Lead To Death (Xtreem) - 08/03/2011 @ 08h01
A l’instar du dernier Withered, voilà encore un album qui passe complètement inaperçu en cette fin 2010 et ce début 2011, alors que l’un comme l’autre mérite beaucoup mieux que cette immédiate chute dans les limbes de la surproduction musicale. Je leur souhaite juste le destin de ces galettes obscures au moment de leur sortie et qui ont aujourd’hui le statut d’objet culte.

Ce "All Roads Lead To Death" est le troisième album de Dantalion, groupe espagnol dont la principale thématique tourne autour de la mort et des légendes ibériques qui y sont rattachées. Je dois avouer que je ne m’attendais pas à me faire dépecer de la sorte par cette troisième tentative car bien qu’ayant sorti un second opus fort plaisant en 2008 chez Det Germanske Folket, je ne les voyais pas s’élever à un tel niveau. Sinon, il s’agit d’un retour a la casa puisque la rondelle sort chez leurs compatriotes d’Xtreem Music et détail qui tue le mix et le mastering furent confiés aux bons soins de maître Swanö lui-même. A ce titre, le rendu est à la fois puissant et limpide. L’ombrageux de passage regrettera peut-être la trop grande propreté de ce son mais je lui objecterai le fait que cela sied parfaitement à la technique déployée tout au long de l’album.

Dans mon souvenir, il ne me semblait pas que nos Espagnols soient à ce point agiles avec leurs instruments. Outre des guitares envoyant toute la panoplie allant même jusqu’aux soli, le batteur m’a fichtrement impressionné par son jeu et surtout par sa capacité à agrémenter les morceaux de motifs de cymbales incroyablement variés. A l’approche, on a même une légère tendance à suivre ces lignes rythmiques au détriment du reste. Mais attention, malgré ce travers initial, la technique n’est pas là pour s’admirer dans un beau miroir bien au contraire car Dantalion propose de très longs titres aux multiples rebondissements.

Afin d’illustrer cela, il me suffira de vous dire qu’un seul titre est en deçà de 6 minutes. On remarquera qu’il s’agit du morceau le moins passionnant de l’album car restant trop proche d’un Black blasté version Dark Funeral avec riffs sataniques inclus. En dehors de ce court moment de lattage intense, nos matadors nous proposent de longs périples assimilables à l’hybridation savante d’un Dark Funeral et de Shining. Le chorizo s’apparente à un Black atmosphérique alternant élans épiques et abattements dépressifs qui rappellera aussi Lunar Aurora pour le côté carré de l’affaire. Ces longs mouvements sont incarnés par un vocaliste psychotique évoquant aussi bien les sautes d’humeur de Kvarforth, que les hurlements d’un Silencer voire Attila Csihar lorsque le chant plonge dans les graves.

Mais le principal talent des toréadors est de plonger l’auditeur dans un raz de marée mélodique telle une vague refusant de vous recracher sur la plage. Vous allez vous retrouver piégés d’un côté par ces envolés épiques et élégiaques et de l’autre par ces ruptures dépressives et mélancoliques. Pour finir, j’ai terminé dans une petite camisole, complètement accro à cette évocation du deuil. Normal, ils vont taper dans tout ce qui d’habitude me met les poils. Ainsi, j’ai retrouvé la classe triste que les Bataves de An Autumn For Crippled Children purent insuffler à leurs mélodies poignantes. Malgré cela, même s’ils frôlent par instants le Post-Black et notamment sur le magnifique dernier titre, ils ne basculent jamais vraiment. En effet, lors des accalmies funèbres, le combo se frotte plus sûrement à Shining et pas n’importe lequel, il s’agit du Shining de "Angst" (mon préféré !). On retrouve le même déchirement agressif qui vous retournait tout en vous faisant hocher le bulbe rachidien.

Encore une petite perle complètement inattendue ! Cette oraison funèbre est parvenue à devenir un indispensable de ma playlist. Si j’étais de fort mauvaise humeur, je concéderais que la musique proposée n’est pas confondante d’originalité bien qu’il existe une réelle patte dans ces riffs et ces ruptures de tons. D’autre part, il est certain qu’une prod un peu moins propre aurait permis à l’auditeur de s’enfoncer plus avant dans le désespoir à la manière de cette déchirure sonore que propose un Lutomysl par exemple.

Mais peu importe, ne passez pas à côté de cet enterrement pluvieux dont l’atmosphère vous nouera la gorge jusqu’aux sanglots.

Comme une célèbre marque automobile espagnole le murmure :

Dantalion, créateur d’émotions !

http://www.dantalionband.com/ - 204 visite(s)

c'est beau! - 203 téléchargements


Rédigé par : Dark Rabbit | 16,5/20 | Nb de lectures : 12641




Auteur
Commentaire
wasted
Membre enregistré
Posté le: 08/03/2011 à 16h57 - (92023)
J'ai bien aimé ce skeud! On peut effectivement faire le parallèle avec Attila Csihar pour ce qui est du chant et pas seulement pour les graves, il y a un petit côté aliéné vraiment appréciable.

Monceau
Membre enregistré
Posté le: 08/03/2011 à 22h56 - (92038)
Je ne connais pas cette partie de Shining que Dantalion t'inspire. Ces hurlements me font directement penser au dernier Angmar par contre. C'est pas une référence me diriez-vous - soit, mais je connais mieux Angmar que Dark Funeral. Et je vous emmerde cordialement avec vos connaissance ;)

Le CD parfait à planer pendant mon heure de trajet quotidien ! Merci mon Lapin :)



tonio
Membre enregistré
Posté le: 09/03/2011 à 09h15 - (92047)
Sup er mélange entre brutalité et mélodies funèbres bien captivantes. D'accord à 100% avec la Kro !



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