Le split qui nous concerne aujourd’hui réunit deux piliers de la scène hardcore parisienne. Les deux groupes font partie intégrante de la Crime In Hell Familia. Mais oui vous savez ces gens qui squattent le pit de tous les concerts parisiens en arborant des t-shirt « Support Violent Dancing ». Ben voilà. La scène est parfois critiquée et perçue comme un gang violent et sans foi ni loi mais bon, ça fait partie de leur légende. Ce qu’on ne peut pas leur reprocher par rapport, c’est leur opiniâtreté et leur dévouement a la scène hardcore. Les gars ne font pas que se rendre aux concerts et danser, non, ils les organisent, montent des groupes et font vivre une bonne partie de la scène parisienne. C’est donc Danforth et Hardside que l’on retrouve ici. Chaque groupe balance deux morceaux d’un hardcore tough guy très street, à la limite du métal.

A tout seigneur, tout honneur, on commence par Danforth puisque ce sont eux qui ouvrent le feu. Le premier titre sobrement intitulé « The Hardcore », une ode à la musique qu’ils aiment, qui rythme leur vie et bat dans leurs veines. On a beau être de grosses brutes, on en a pas moins un petit cœur qui bat sous ce poitrail tatoué. La musique de Danforth, formé d’ex Street Law et Covenant, peut se décrire comme un hardcore agressif, direct voire haineux. On pense à des groupes comme Everybody Gets Hurt ou Out For The Count. Les violents dansers vont pouvoir se faire plaisir et démontrer leurs capacités martiales devant tout le monde. Le morceau est efficace et porté par un gros son masterisé par Alan Douches. Les gars ont mis toutes les chances de leur côté. Le second morceau « Skyzophrenia » détonne avec son passage rapé et sa vibe hip hop. Le titre bien que toujours brutal et sans concession amène un petit côté plus cool à l’ensemble et surtout permet au groupe de faire monter sa jauge de street credibility. Les deux titres passent bien et le groupe n’a pas à rougir face aux pointures du genre.

Hardside maintenant… le groupe qui compte dans ses rangs le guitariste d’Onesta et, si je ne m’abuse, il me semble que Bodgan y tenait la basse pendant un moment, officie sur le même créneau que leurs collègues de Danforth. Un hardcore incendiaire tough guy orienté street mais avec peut-être de-ci de-là un petit côté old school dû à certains passages tout en chœur de hooligans. Musicalement, les deux groupes jouent franchement pareil si bien que le non initié ne pourrait différencier les deux groupes. Pourtant différences il y a. Au niveau de la prod d’abord, celle de Hardside est moins léchée et plus raw, ce qui donne un côté plus urbain au groupe. Ben ouais, c’est pas facile facile de dégotter un bon studio dans les coupe-gorges de la banlieue parisienne. L’autre différence vient de la voix, moins posée mais plus agressive, plus vindicative dirais-je. Le groupe est là pour représenter sa famille, ses potes et sa musique, toujours dans l’esprit hardcore quoi. « Listen Up Motherfucker, Hardside’s taking over. Paris Hardcore Crime In Hell. Straight to your fuckin’ face ». Ca me semble clair, non?

Un split au final bien efficace mais qui ne sort pas trop des sentiers battus, les deux groupes proposant peu ou prou la même musique. Le disque est représentatif de la scène parisienne, riche en profondeur mais qui manque de l’une ou l’autre grosse locomotive pour la faire vraiment décoller internationalement. Ce n’est pas un hasard si Kickback fait toujours figure de référence à l’étranger. En gros, la scène hardcore cherche encore son Gojira quoi. Mais ça va peut-être changer avec Onesta et son passage dans l’écurie Goodlife. Pour en revenir à nos affaires, les deux groupes, à l’instar d’un Providence par exemple, peuvent faire changer les choses et ce split est une bonne façon de montrer de quoi ils sont capables.


Rédigé par : Seb on Fire | 07/10 | Nb de lectures : 10506