Damned Spirits Dance donc. En choisissant un nom pareil, j’ai du mal à comprendre ce que cherchent les Hongrois.
Car lorsque j’ai découvert le visuel de ce groupe, cela m’a évoqué quelque chose de plutôt positif, joyeux et festif. Lorsque j’ai vu la pochette, j’ai découvert cinq zozos, dans des tenues complètement improbables, poser qu'ils étaient une mauvaise troupe de comédiens du sud de l’Aveyron.
Le chanteur est grimé comme un bourgeois des temps anciens pendant que deux de ses collègues sont fringués comme s’ils allaient en boîte. Le top étant atteint par le batteur et le clavier respectivement habillés comme un bourreau et un mannequin qui n’aurait pas de miroir. L’ensemble baigne dans des coloris aveuglants cherchant certainement à évoquer l’espace intersidéral.
Même s’ils cherchaient à faire rire c’est pas vraiment réussi tant le n’importe quoi n’est pas loin. Les DSP s’arrêtent donc aux frontières de l’attentat visuel.

Avec un package aussi « spécial » et un nom aussi funky, on s’imagine que ça va groover et qu’on va sortir le slim pour danser comme des clubbers sous taz mais il n’en est rien
Les influences du groupe se situent surtout dans le black metal et le true – pogressive- speed- technico metal et ils se définissent eux-mêmes comme de « l’avantgarde metal ».
Bref, vous l’aurez compris, le concept de DSD est relativement difficile à cerner tant ils partent dans des directions différentes.
Malgré ça, dès qu’on met la galette tout s’estompe. Le groupe a son identité et avance tout en sachant où il veut aller. Ce « Weird constellation » est le premier album du groupe succédant à une démo et un premier E.P.
Ça joue bien et il y a de bonnes idées. Le chanteur a une voix claire, puissante et juste qui se rapproche de Mike Patton par moment.
Il alterne le growl et les cris typiquement black avec aisance.
La production pose un groupe qui a un son clair et puissant, presque spatial par moment. D’autres auraient préféré une prod plus brute mais l’effet recherché est atteint et séduira certainement plusieurs oreilles.
Les morceaux sont plutôt longs, et même si les changements sont fréquents, le tout reste cohérent.

Musicalement donc, le groupe a un petit charme indéfinissable. Le skeud passe bien et s’écoute avec plaisir. Quelques passages velus viennent dynamiser le tout et les quelques blasts beats qui parsèment ce disque sont vraiment à propos. Mais il réside quelques petites imperfections qui polluent un peu le tout.
Le premier problème vient du fougueux bontempi qui vient à plusieurs reprises faire des interventions pour le moins dispensables. A certains moments les lignes de clavier apportent vraiment quelque chose aux morceaux. A d’autres moments elles sont limite pénibles (les passages dances sont redoutables).

Le deuxième problème vient du classicisme de certains plans quand d’autres sont un tout petit peu empruntés. Le morceau « Toxic Shock Syndrome » avec son premier riff est carrément pompé à « Blessing upon the Throne of Tyranny » de Dimmu Borgir. L’intro « Raven » même si c’est moins flag que le précédent, fait quand même bien penser à du Rammstein plus particulièrement « Du Hast » (même si à la fin, c’est tellement space qu’on oublie les Teutons).
Je pourrais citer plusieurs similitudes mais cela ne prouverait pas grand-chose car au final le groupe s’en sort bien et les pilules qu’ils nous filent finissent toutes par passer.
Les très bons « So much to say…So I rather… », « Visionner » et « Cold Winds » le prouvent aisément. Les DSD sont assez versatiles notamment lorsqu’ils s’attaquent à de l’acoustique avec le planant « Guess I’m Dying » le dernier morceau à ne pas zapper.
J’ai mis du temps à rentrer dans l’univers du groupe et j’attends d'ores et déjà la suite de leurs aventures car il y a du potentiel.


Rédigé par : pamalach | 13/20 | Nb de lectures : 10656