DAMNATION - Destructo Evangelia (Threeman) - 16/11/2004 @ 17h42
Ne vous méprenez pas, il ne s’agit pas ici du retour du DAMNATION polonais et encore moins de la résurrection de celui du Québec (culte !). Non, ce DAMNATION nous arrive directement de Suède pour un premier album au bout de quinze années d’existence. Etaient-ils trop mauvais pour intéresser les labels ? Que nenni la réponse à ce paradoxe est plutôt simple. Derrière des pseudos datant d’une autre époque, se cachent une paire de musiciens de renommée internationale puisque les principaux protagonistes de cette affaire sont Peter Stjärnvind (batteur d’ENTOMBED), Richard Cabeza (guitariste de DISMEMBER) et Bjorn Gramell (CHARRED REMAINS). A l’origine DAMNATION n’était qu’un groupe de potes qui se retrouvaient pour faire des reprises de BATHORY, un peu comme GENERAL SURGERY le faisait avec CARCASS, à la même période. Au bout de quelques années le groupe avait composé quelques titres et sortait une démo en 1994. Il est facile d’imaginer les incompatibilités chroniques de planning qui ont laissé DAMNATION au point mort pendant toutes ces années et je ne serais pas surpris d’apprendre que c’est le décès prématuré de Thomas Forsberg (Quorthon) qui a relancé la machine à plein régime, pour nous conduire à ce premier disque.
Il est vrai qu’avec des pédigrés comme ceux de ses membres, on pourrait croire que DAMNATION est prédisposé à jouer du death métal. Il n’en est rien « Destructo Evangelia », qui a été principalement composé par Peter Stjänvind, nous invite à nous pencher à nouveau sur les balbutiements du black métal, alors que ce style n’avait pas encore été labellisé. DAMNATION ne cherche pas à dissimuler le moins du monde les affinités qu’il nourrit à l’égard de BATHORY, CELTIC FROST ou SARCOFAGO. La musique de DAMNATION se veut primaire et dépouillée, tout comme l’était celle de ses modèles. Les structures sont plutôt basiques et misent tout sur le feeling d’une autre ère. Le chant blasphématoire de Cabeza ne cherche pas toujours à coller à la musique, il la survole la plupart du temps et les effets de réverbération apportent un côté très kitch aux vocaux. Les tempos sont souvent lents et du reste, les accélérations rythmiques ne modifient en rien la rapidité des guitares ou du chant, un peu comme si chaque instrument n’étaient guidé que par son propre feeling. Pourtant, l’ensemble est très cohérent et évoque indéniablement le dépouillement des premiers BATHORY et consorts. Ici, pas de plages atmosphériques ni de synthé, pas d’orchestration ni de grandiloquence. DAMNATION veut redonner au black métal sa forme la plus originelle, celle dont il n’aurait jamais dû dévier.
Comme le groupe ne renie pas son passé de « cover band », « Destructo Evangelia » est l’occasion de retrouver deux reprises. La première est « Bloody Vengeance » empruntée aux brésiliens de VULCANO, quant à la seconde qui clôt l’album de la meilleure façon qui soit, il s’agit d’« Armageddon » un morceau provenant du premier BATHORY. On connaissait déjà les all-star-band suédois qui jouait du death métal old school. Désormais BLOODBATH a son alter-ego black métal avec DAMNATION qui se révèle une excellente surprise pleine de ce charme désuet qui fait parfois tant défaut aux productions contemporaines. « Destructo Evangelia » est délicieusement rétro et nous laisse dans l’attente d’une suite. L’esprit de Quorthon n’est pas tout à fait mort avec lui...

Night Eternal - 260 téléchargements


Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 9684




Auteur
Commentaire
Aucun commentaire

Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion






Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site

Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs. S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos

Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker