Oyé oyé, le DAGOBA nouveau est arrivé! Quelques trois années après un premier album éponyme qui m'avait agréablement surpris, revoilà nos quatre Marseillais de retour avec "What Hell is About". Trois années au cours desquelles le groupe a pu promouvoir son album un peu partout, préparer de nouvelles compos et trouver des partenaires solides pour ce nouvel effort : un contrat signé chez les incontournables Season of Mist et un Tue Madsen dépêché pour l’occasion. Bref, un environnement aux petits oignons pour un des espoirs français du metal !

Premier constat à l’écoute de "What Hell is About" : le groupe a durci le ton de ses compos. On rentre dans le vif du sujet avec le premier titre éponyme qui envoie le pâté ! Riffs à la lourdeur assassine, batterie sur-vitaminée et chant écorché vous accueillent avec une certaine efficacité et l’impression qu’on va se faire laminer les esgourdes pour pas deux ! Et ça ne loupe pas ! Le mur de guitare est au rendez-vous tout au long des 12 titres proposés avec des riffs pas spécialement inventifs mais qui tartinent à foison. Shawter posent sur ce tapis sonore des vocaux variés très emprunts de toute la mouvance actuelle (alternance de parties hurlées avec des parties plus chantées) qui s’intègrent parfaitement à l’ensemble. DAGOBA a toutefois trouvé une voie en insufflant à son power ravageur des arrangements classieux de hautes volées à grands renforts de samples indus, nappes de synthés à la FEAR FACTORY et pianos fantomatiques ! Au travers de toute cette déferlante de puissance, le groupe s’est tout de même permis d’intégrer comme précédemment des passages mélodiques ("The Man You’re Not", "Cancer") ou encore pop (le refrain de "The Things Within", les couplets de "Livin’ Dead") efficaces. Pour ajouter une ligne sur son CV, le groupe est même allé jusqu’à obtenir un guest de luxe en la personne de Simen "Vortex" Hestnæs (DIMMU BORGIR, ARCTURUS) qui vient pousser la chansonnette sur les titres "It’s All About Time" et "The White Guy (Suicide)". Bref sur le papier vision idyllique d’un album carton…

A l’écoute, j’avoue avoir quelques reproches à émettre à l’encontre de "What Hell Is About". Premier reproche, l’utilisation à outrance de la double qui certes pillonne sévère mais qui finit par lasser à la longue. Il y a des styles où son usage intensif fait merveille mais malheureusement DAGOBA perd ici un peu en efficacité et en diversité rythmique. Heureusement qu’un titre accoustique comme "042104" vient calmer un peu le jeu et aérer un ensemble quelque peu trop compact. Mon second reproche se portera sur la production de Tue Madsen. Rien à dire, le son est énorme bien qu’un peu trop compressé à mon goût et délaissant (volontairement ?) la basse. Mais avec une telle production, je tirerai les mêmes conclusions que pour KORODED : l’ensemble sonne bien mais manque cruellement d’âme. Une superproduction qui avoine c’est vrai mais qui dévitalise la musique au profit du gros son. A tel point que je finis par avoir l’impression que DAGOBA est un groupe qui sonne gros mais n’a pas tant d’idées que ça… Je sors donc de l’écoute de ce nouvel opus avec un sentiment mitigé avec d’un côté des titres efficaces et une rage indéniable, et d’un autre ce sentiment d’écouter un ensemble parfois trop impersonnel, trop conventionnel…

Toujours est-il que malgré tout ça, DAGOBA poursuit son petit bonhomme de chemin. En effet, même si les Phocéens ont voulu trop bien faire et sont à la limite de se brûler les ailes (groupe encore un peu trop jeune?), "What Hell Is About" est un album coup de poing qui bastonne et qui se laisse écouter. Mais perso, j’attendrai le troisième album pour confirmer ou infirmer tout le bien que je pense d'eux !




Rédigé par : Foofur | 13,5/20 | Nb de lectures : 17758