Historiquement, la Belgique depuis le début des années 90, a toujours été une terre fertile pour tout ce qui tient des choses du hardcore. Un rapide calcul nous montre qu’au rapport superficie totale/nombre de groupes core en activité, le pays de la bière se place tranquille sur la plus haute marche du podium. Finger in da noose. Il faut, en plus, avouer que bien souvent, la qualité est au rendez-vous. Comme pour corroboré mes dires débarque DAGGERS, jeune groupe formé durant l’hiver 2007 comprenant entre autres l’ancien hurleur des excellents mais malheureusement disparus OFFICER JONES AND HIS PATROL CAR PROBLEMS, j’ai nommé Kris Deweerdt. Le susnommé est en plus d’être l’ex vocaliste des OJAHPCP et des DAGGERS qui nous intéressent aujourd’hui, n’est autre que le nouveau frontman des excellents THE SETUP. Le gars a donc sacrément la bougeotte. Mais il n’est pas le seul membre expérimenté du groupes vu qu’on retrouve aussi d’anciens DIE OUT !

DAGGERS déboule donc en grandes pompes sur la scène nationale avec ce premier EP éponyme d’un très bon niveau. Artwork top moumoute (cercueils noirs sur fond blanc… ça me rappelle vaguement un truc mais quoi… ?) et prod signée Ben Phillips (CONVERGE), les newbies ont rassemblé leurs maigres économies entassées dans un cochons de lait en porcelaine pour soigner leur entrée. Et quelle entrée mes amis… quelle entrée. Quinze minutes de folie sonique aux confins du hardcore, du punk, du metal et du rock’n’roll. La musique du groupe plonge l’auditeur dans un état de tension extrême, imaginez le bikini de votre sœur de 10ans sur le 95D d’un pornstar californienne lambda, et ne relâche pas la pression tout au long des six titres proposé sur le EP.

Fréquentant les mêmes eaux que les confrères de RISE AND FALL, de CURSED ou encore d’un COBRA NOIR sous amphé, DAGGERS pratique ce même hardcore sale, garage, abrasif et rapeux dans la gorge comme un Coca bon marché faisandé. Une musique taillée pour les squats ou les petites salles de sous-sol là où le groupe joue d’égal à égal avec les kids. Si la plupart du temps le rythme est élevé, reflétant bien l’urgence qui se dégage de leur musique, le quintette est capable de ralentir le rythme pour varier un tant soi peu les ambiances comme sur le titre central « Sharks And Hearts ».

La force de ce premier EP n’est certes pas l’originalité débridée de la chose, bien qu’on ait connu bien pire niveau « banalitude », mais plutôt l’excellente qualité sonore (merci Ben Phillips), la maîtrise et l’implication des musiciens. Le son est vraiment béton et rend grâce à chaque instrument. Basse grondante et savamment déglinguée, batterie galopante distendue, guitares tranchantes munies de cordes rouillées au bord de la rupture, le tout surmonté de la voix écorchée vive de Kris plongeant dans ses entrailles pour y arracher la moindre note. La déliquescence suinte de ce petit quart d’heure de musique suintant la noirceur et la rage. Une musique avec des couilles, du poil sur le torse et de la sueur sous les bras.

Le groupe qui entre-temps a dû faire face à un remaniement d’effectif, annonce un album pour fin 2009, s’il confirme les espoirs entrevus ici, risque de bousculer pas mal de monde. A noter aussi que ce EP est téléchargeable à loisir sur le myspace du groupe.


Rédigé par : Seb On Fire | 7/10 | Nb de lectures : 10058