DADABOVIC - Carbamzepine (Caldera/Pervade) - 24/09/2009 @ 08h16
La folie et les pathologies psychiatriques ont toujours été un vivier d’inspiration pour les musiciens.
Depuis toujours dans le metal, le côté Gore a fait recette et les compositeurs en herbe se sont rapidement intéressés à tout ce qui se rapprochait des dérangements mentaux et des psychos - sérials - killers en tout genre.
Dadabovic est donc plus fada que Evil.
Ils nous proposent donc leur « Psycho metal » avec ce « Carbamzepine » au bon goût de Lysanxia et de Seresta.

Attention cependant, Dadabovic ne fait pas n’importe quoi en sautant du funk au thrash et du reggae au musette.
Ici les influences sont sombres et les voix sont graves et gutturales.
Les guitares sont rugueuses et les structures font la part belle à l’arythmie et aux renversements.
Dadabovic n’est cependant pas un groupe de Mathcore car même si on sent par exemple l’influence d’un célèbre groupe suédois de Uméa, les compos ne sont pas uniquement basées sur le crum crum caractéristique de ceux qui aiment un peu trop les mathématiques en musique.
Car Dadabovic utilise la technique comme un outil et cela ne représente pas pour eux (du moins je pense) une fin en soi.
Avant tout, il faut savoir que Dadabovic est un groupe à plusieurs facettes.
Il y a tout un concept autour de ce premier album et on sent que les boys ont voulu créer un univers particulier autour de leur musique (le groupe affirme que ses spectacles sont aussi visuels que musicaux).
Tous les gars dans un groupe ont un rôle spécifique : Dadabovic est le professeur, Janolapof l’infirmier, Romanescu le fou et Tomiatoski le chirurgien.
Des prénoms délicieux aux sonorités qui le sont tout autant.
Les chansons content les aventures et tournent autour de la personnalité du professeur Dadabovic, médecin dégénéré au profil psychiatrique pas vraiment stabilisé.
Tous les titres content des histoires folles où l’humour se dispute au gore. Cyclotymiques ? Schizophréniques ? Dépressifs ? Quels sont les troubles qui frappent les esprits des Dadabovic ?
En réalité c’est l’épilepsie.
Le chanteur explique que lorsqu’il a été frappé par cette maladie il a trouvé à travers la musique le moyen d’arriver à sublimer ses douleurs (le fameux concept de résilience de ce cher Cyrulnik).
Enfin nul doute que ce cher Boris serait un peu déstabilisé à l’écoute de ce « Carbamezine » (le célèbre psy est peut-être un metalleux après tout).

Bref, un peu comme en psychologie, tout a une raison et une histoire chez les Dadabovic.

Un rapide coup d’œil au Myspace du groupe permet de voir que Dadadovic ne se prend pas trop au sérieux mais que la déconne n’est pas non plus leur but avoué.
En effet, les boys ont parsemé leur page de plusieurs petites vidéos toutes plus loufoques les unes que les autres : Une mamie qui fait du skate, des interventions complètement loufoques du Prof Dadabovic, bref du grand délire.

Niveau zique par contre, ça rigole pas vraiment.
Les titres ne vont jamais vraiment très vite mais ça meule quand même pas mal.
Il y a bien sûr des respirations qui sont tour à tour des interludes vocaux ou des passages instrumentaux narrant parfois des histoires vraiment tordues.
Je vous conseille à ce titre l’excellent « Psy Cause » avec sa partie de Beat Box tout simplement irrésistible.
Les lyrics, comme je le disais plus haut oscillent entre l’humour et le gore mais il faut parfois se lever matin pour comprendre ce que racontent les boys. C’est un peu la limite de brailler en français car lors des premières écoute il faut se concentrer pour tout piger… pas évident à écouter en caisse donc.
« Paul pau », « Le sérum d’Hervé rité », « Harry Tmétic » sont autant de cantiques dégénérés qui renferment chacun leurs lots d’insanités provocatrices, pour certaines bien gratinées.
Du coup, avec ses provocations et sa bourrinerie abrasive, on sent un vent punk souffler tout au long de ce skeud.
Je parle ici de ce punk « sans crête » bien rageur et hargneux qui fait défaut à bien des combos qui se réclament de l’influence de Rotten et consorts.

Les Dada ont donc de la personnalité et du caractère.
En réalité, le seul reproche que je fais à ce premier opus des « Dadas » c’est, paradoxalement, son petit manque de folie.
J’aurais apprécié un peu plus de surprises et de déliriums avec un peu moins de carbamzepine (qui, à la base est un médicament conçu pour traiter certaines pathologies psychiatriques) entraînant par moment une certaine forme de classicisme dans les compos.
Qu’importe finalement car en définitive Dadabovic réussit son pari en nous offrant un premier album réussi et surtout prometteur pour les prochaines années.
Allez hop ! Tous en consultation !

Myspace - 204 téléchargements


Rédigé par : pamalach | 13.5/20 | Nb de lectures : 10545




Auteur
Commentaire
cyril_glaume
Membre enregistré
Posté le: 24/09/2009 à 12h08 - (75338)
Album bien sympa, jouissivement déconnant ... Peut-être un peu trop metal/hardcore classique par contre ...



Barak
Membre enregistré
Posté le: 24/09/2009 à 12h33 - (75340)
Les textes sont bien fendards, ça envoie pas mal, rien de révolutionnaire mais un bon moment tout de même.



kurton
IP:86.207.108.176
Invité
Posté le: 25/09/2009 à 10h03 - (75376)
A voir surtout en live!

Romloute
IP:92.142.37.210
Invité
Posté le: 26/09/2009 à 17h35 - (75472)
Je trouve cette chronique vraiment excellente. Agréable à lire !

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