Cyanide Scream est à l'origine un groupe formé par le guitariste et multi-instrumentiste américain Steve Cone. Guitariste qui a sorti la bagatelle d'une petite quinzaine d'albums entre 1998 et 2011, rien que ça. Parmi ces albums, est sorti en 2009, «Unfinished Business», qui n'est autre que le titre du premier album de Cyanide Scream ! Vous retrouverez donc à deux titres près, les mêmes morceaux, entre la production de Mr. Cone et celle réalisée par Cyanide Scream. N'ayant pu écouter la version originelle, je suppose que le «Unfinished Business» (de C. Scream) est un simple ré-enregistrement - avec d'autres musiciens - de l'album de 2009. Au programme, nous avons droit à un heavy dans la tradition anglaise influencé par les Maiden, Priest, Saxon, et d'autres combos pas anglais, tels Riot (surtout pour le chant), et à la rigueur, Anvil. Ici la production est moderne, ne vous attendez donc pas à un groupe sonnant old school.

Que faut-il retenir de cet album, long tout de même d'une heure, et présentant 14 pistes (parmi lesquelles un titre instrumental) ? Eh bien, s'il sonne très commun et ne témoigne d'aucune grande originalité, il se laisse apprécier avec son lot de morceaux meilleurs et plus inspirés que d'autres. Des morceaux qui n'affichent pas de durées 'inhabituelles', s'étalant de 3 à 5 minutes, et qui sont construits toujours suivant le même schéma ({couplet/refrain x2} + solo + refrain), où le refrain joue un rôle prépondérant et détermine quasiment à lui tout seul l'appréciation positive du titre. Donc par avance, si vous n'aimez ou ne cherchez pas un heavy 'basique' qui vous servira juste à avoir un bon fond musical, vous pouvez passer votre chemin.

Rien de neuf donc, si ce n'est la voix du père Cone, mélange d'un timbre éraillé, ni profond ni rocailleux, et d'un trémolo (les tremblements dans sa voix ne sont pas anodins), le tout donnant un soupçon de particularité à ce heavy ordinaire. On remarque que globalement cet album dégage une ambiance assez sombre et négative, où joie et gaieté ne sont pas les bienvenues. D'ailleurs, les textes très personnels, et signés S. Cone sont la base même de ce heavy, simplet dans la forme, mais évocateur et noir dans le fond. C'est pourquoi, les guitares ne manquent pas de nous accrocher et parfois écorcher les tympans, à coup de riffs bruts et parfois vicieux (on pense notamment à du Grave Digger ou plus loin du Megadeth), et on note que les harmonies et sons mélodieux ne sont pas légions, à l'exception de ceux présents sur «The Story of my Life», la 'power-ballade' de l'album, et l'instrumental «Not a Word is Spoken» aux sons élégants et savoureux.

Pour appuyer ces textes moroses et soucieux, Cyanide Scream n'hésite pas à développer des refrains, passages ou morceaux entiers, moins énergiques, pour aboutir à un résultat filtrant avec un stoner lancinant, supportant les déclarations 'déprimées' du sieur Cone (refrain du titre 'Death from Above' pour exemple: It all started with the atom – in forty five the dropped the bomb – the fallen lives they have to matter – the eagle sores death from above). Alors si certains morceaux sont trop banals et possèdent un refrain horripilant à force d'être répété ('Eaten Alive', 'Right through the Heart' en tête sont assez dispensables comme titres...), cet album contient son lot de bons titres (à commencer par les 3 premiers) et s'il n'est pas un assemblage et un étalage de compos très techniques, il est simplement le résultat accompli par de bons musiciens, qui jouent avec leurs tripes et leurs facultés.




Rédigé par : gardian666 | 13/20 | Nb de lectures : 12633