Venant des froides contrées d’Islande, CURSE est un duo fondé en 1998 sur les cendres de Thule et officiant dans le black metal. Après quelques démos, le groupe a sorti son premier EP suivi du premier album sur le label polonais No Colours. Le second album est, lui, sorti quatre ans après, en 2006, sur le label américain blackmetal.com. En 2010, après un changement de line-up, le batteur Daniel Theobald (Fortid) rejoint Eldur, unique membre d’origine. Les deux gus décident de changer un peu l’orientation du groupe. Le logo change, passant d’un entrelacs d’os à des formes plus classiques, mais aussi plus agressives. La façon de composer également. Le nouvel album, Void Above, Abyss below, a été composé et enregistré en un mois et demi, et la moitié de l’album a été improvisé.

Le résultat ? Un album direct, efficace et pas prise de tête. CURSE va puiser ses influences un peu à droite et à gauche, toujours en restant dans les classiques, plus ou moins modernes. Le duo va puiser un feeling rock’n roll limite punk aux derniers DARKTHRONE. A cela, vous pouvez ajouter un chant à la Satyr, et certains morceaux directement inspiré des derniers SATYRICON (le deuxième titre, éponyme, en est l’exemple parfait). Ajoutez une grosse louche des vieux CELTIC FROST, et vous aurez la recette, somme toute classique, de ce troisième album des islandais. Pendant 9 morceaux et 36 minutes, le duo a pour mot d’ordre efficacité. Les titres s’enchainent pied au plancher, sans réel temps morts. Seul deux passages plus atmosphériques permettent à l’auditeur de faire une pause, avant de remettre le couvert. Le black’n roll punkisant de CURSE est un défouloir parfait, idéal pour se vider la cervelle. Ici, pas de prise de tête, pas de prise de risque non plus. On reste dans le balisé, dans le classique, dans le réchauffé. Les exigeants voulant de la nouveauté et de l’originalité auront déjà déserté cette chronique depuis belle lurette, en ayant totalement raison. CURSE est totalement rétrograde avec cet album. C’est ce qui fait sa force, mais aussi son point faible.

Si j’ai pris plaisir à écouter l’album pour cette chronique, je peux également affirmer qu’il y a très peu de chances qu’il revienne squatter ma platine à l’avenir. Constat triste et peut-être un peu radical, mais CURSE refait ce que d’autres groupes, plus intemporels, ont déjà fait avant lui. Je reviendrais toujours avec plaisir sur Darkthrone ou Celtic Frost (no comment concernant les nouveaux Satyricon). Les vieux de la vielle, ceux qui ont déjà les albums cités feront de même. Reste les nouveaux metalheads. Si eux veulent se frotter à un genre basique et efficace, qu’ils n’hésitent pas à se pencher sur cet album.


Rédigé par : Skay | 12/20 | Nb de lectures : 12521