CULT OF LUNA – Somewhere Along The Highway (Earache/Season Of Mist) - Selection VS du 15/05/2006 @ 10h17
Après réception du CD, il m’a fallu plusieurs semaines avant que je ne décide de jeter une oreille sur ce quatrième album de CULT OF LUNA. Pourquoi me demanderez-vous ?! Le précédent opus «Salvation», même s’il m’avait emballé quelque peu, m’avait demandé plus de temps que je ne pensais afin que je puisse en apprécier toutes les subtilités. Et tout ce temps passé à tergiverser sur la valeur intrinsèque de «Salvation» était surtout relié aux préjugés que j’avais (et que j’ai toujours pour certains d’entre eux…) sur le groupe lui-même et ses à-côtés. Tout d’abord, parce que «Salvation» me faisait regretter le son massif de «The Beyond», album que je considère comme le plus intéressant de la discographie du combo. Ensuite, parce que la suite de «The Beyond» semblait trop évidente et que j’aurais aimé être surpris. Il faut croire que cette évolution, celle de mixer Post-Rock et Post-Hardcore (entre autres… Je ne résume pas cette évolution à cela, attention. Pas la peine d’inonder cette chronique de commentaires pour m’expliquer cette évolution) reste évidente pour tous les groupes de cette même lignée.
A l’inverse d’ISIS, j’avais espéré que CULT OF LUNA se démarquerait de cette scène en prenant un virage différent. D’autre part, cette scène commençait pour ma part à devenir quelque chose de trop à la mode… Tous ces Kids qui ne jurent que par ISIS ou CULT OF LUNA, conduisant à des concerts à guichets fermés, tendent à m’exaspérer. Surtout quand la majorité d’entre eux ne connaissent pas la genèse du style… Comme pour le Doom, le Sludge, le Drone, la Noise, le Shoegazing… Avant de crier au génie, sachez que ces styles existent depuis belle lurette. C’est comme de ne pas rendre hommage à SLINT, quand on parle de MOGWAI ou de SIGUR ROSS (non, RED SPAROWES n’est pas l’initiateur du Post-Rock. Désolé de vous décevoir). Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, je demande à tous de faire preuve parfois d’un peu d’humilité. Remettez vous en question, essayez de faire preuve d’esprit critique… Pour ma part, donc, j’ai fait fi de cette question de mode, de tendance, de courants en vogue, etc. Et cela m’a permis de faire le vide avant d’amorcer l’analyse de «Somewhere Along The Highway».
Cette excellente introduction symbolisée par «Marching To The Heartbeats» me donne une première idée du CULT OF LUNA crû 2006. Il est clair que le septet a la volonté ici d’accentuer les ambiances, puisque cette première plage joue sur les atmosphères, renforcées par quelques nappes sorties tout droit de quelques claviers analogiques. Il est clair également que les influences «Post-Rock» (une appellation qui ne veut plus dire grand chose, je vous l’accorde…) sont ô combien présentes désormais. Elle est loin, cette violence primaire des tous débuts (Attention, CULT OF LUNA n’est pas non plus SIGUR ROSS. Elles sont toujours là vos guitares saturées préférées et vos montées en puissance propres au Post-Hardcore). Aujourd’hui le groupe joue sur les mélodies, présentes de bout en bout. Réellement accrocheuses, les harmonies permettent de nous tenir en haleine. Même si son jeu semble s’être plus ou moins calmé, CULT OF LUNA conserve tout de même certaines velléités du passé. La composition «Finland» à la structure plurielle, par exemple, débute par une partie dynamique au groove certain et aux mélodies très entêtantes, qu’accompagne rapidement cette voix à la tonalité précédemment exprimée (ces vocalises au chant rauque, Made In CULT OF LUNA), mais qui en aucun cas ne vient s’imposer continuellement. Car je vous l’ai dit, la part est vraiment faite ici aux mélodies et aux atmosphères. Même si elles ne sont pas nécessairement joyeuses ou de ton rieur (bien heureusement, d’ailleurs…), même si elles sont plutôt au contraire de ton nostalgique, ces derniers font la force de tous les titres.
N’hésitant pas à laisser les titres s’étendre ou se faire désirer, le combo surprend parfois sa propension à produire des mesures d’une accalmie sans précédent (la troisième partie de «Finland» en surprendront plus d'un et la transition avec le titre suivant est explosive...). Et je trouve personnellement que ces montées en puissance et ces mesures salvatrices sont bien plus réussies que sur «Salvation», justement. Certaines compositions telles que «Back To The Chapel Town», «And With Her Came The Birds» et «Thirtyfour» viennent montrer un CULT OF LUNA au visage différent. La particularité du premier titre cité vient du fait que celui-ci se termine sur une touche presque Country à la NEIL YOUNG AND THE CRAZY HORSE, puisqu’un banjo et une atmosphère proche de la bande originale de «Dead Man» (de Jim Jarmusch) viennent renforcer le tissu sonore. Il est à signaler d’ailleurs que cette composition est d’une douceur extrême et parvient tout à fait à nous emmener au loin, quelque part le long d’une autoroute bordant un paysage presque infini… La même sensation ou presque est ressentie à l’écoute du tout dernier titre du nom de «Dark City Dead Man», titre à dominante instrumentale, qui connaît une augmentation d’intensité croissante jusque la toute dernière note… nous laissant ainsi seul avec nos doux rêves.
Pourrons-nous dès lors patienter jusqu’au prochain enregistrement ? Dans mon cas, ce sera extrêmement difficile.
Excelentissime! tout repose sur la subtilité des ambiences, c'est beau! pour un fan de Pink Floyd et de Métal, c'est du pain béni! ca et du neurosis, que du bonheur!
child.of.neurot Membre enregistré
Posté le: 15/05/2006 à 11h48 - (28505)
Enorme album...assez difficile d'accès au départ (je craignais ce virage orienté post-rock) mais au fil des écoutes il s'avère bien plus subtil et plus riche que les précédents. Et d'avoir vu ces morceaux en live n'a fait que confirmer cette impression.Cult of luna...culte; ils enterrent un paquet de pauvres groupes qui tentent de faire de l'ersatz neurosisien, et tant pis si pour certains true-truc ça parait "hype"
Et tant que j'y suis je fais un peu de pub pour Time to burn, excellent groupe "shora-neurosisien" (?!?) qui a justement ouvert pour Cult à Bordeaux au saun'art (ce qui connaissent comprendront ce pur jeu de mots)
child.of.neurot Membre enregistré
Posté le: 15/05/2006 à 11h56 - (28506)
...en plus ils ont de belles moustaches et ils sont (pour deux d'entre eux je crois) de Clermont... ils ont tout pour plaire ces garçons
guyl Membre enregistré
Posté le: 15/05/2006 à 12h51 - (28510)
Rien à ajouter. Un excellent disque, une fois de plus!
GeneralMono Membre enregistré
Posté le: 15/05/2006 à 13h06 - (28513)
Les premières écoutes ne m'avaient que moyennement emballé, je trouvais ça plutôt mou, pas très accrocheur. L'impression qu'il ne se passait pas grand chose tout au long du cd, et que c'était moins bon que les précédents.
Mais c'est simplement différent, il y a une réelle évolution et maintenant que je suis bien rentré dedans, j'adore !
Tout simplement magnifique !
damien luce Invité
Posté le: 15/05/2006 à 13h27 - (28515)
Moyennement convaincu, c'est la vie...
Shadow Invité
Posté le: 15/05/2006 à 14h40 - (28520)
"Pourrons-nous dès lors patienter jusqu’au prochain enregistrement ? Dans mon cas, ce sera extrêmement difficile."
Au contraire, c'est plutot simple avec eux... C'est tellement de qualité que quand un nouveau disqque de CoL sort, on n'a toujours pas épuisé le précédent...
m.cb Invité
Posté le: 15/05/2006 à 14h54 - (28521)
Sigur rós et pas Sigur Ross.
Oerg Membre enregistré
Posté le: 15/05/2006 à 17h50 - (28530)
pour ceux qui ne sont pas très emballés par le coté post-rock plus prononcé que par le passé, allez les voir en live pour vous faire une meilleure opinion ! la claque, pour moi un des meilleur album a sortir cette année.
Devin Membre enregistré
Posté le: 15/05/2006 à 19h02 - (28535)
Pas convaincu mais c'est pas de la daube. J'aime pas leur évolution (j'apprécie énormément Salvation je précise)
Canicule 2003 Membre enregistré
Posté le: 15/05/2006 à 19h23 - (28536)
"Quant à tout ce blabla sur les kids qui vont voir du post/rock-hxc, faudrait peut-être arrêter de fumer la moquette et de jouer au vieux con moralisateur..."
AMEN ! Putain ! Bouffer la moitié de la chronique pour dire de telles conneries... Ca sert à quoi de pourrir le lecteur comme ça ? J'ai jamais lu une chro aussi méprisante (enfin si mais sur TSOTL c'est pertinent, et rigolo).
SIMOVAR Membre enregistré
Posté le: 15/05/2006 à 19h37 - (28538)
hypnotisant, rafraichissant, hymne à la solitude au désepoir et à la tristesse...
un chef d'oeuvre de nos suédois...
Florent Invité
Posté le: 15/05/2006 à 20h27 - (28540)
Ah tiens COL ça fait salle comble ? :D
En tous cas jm'ennuie à l'écoute de ce skeud.... :s
dr gonzo Membre enregistré
Posté le: 15/05/2006 à 23h19 - (28543)
ben moi , c'est un peu le contraire de tout le monde , jusqu'a présent je m'emmerdais grave quant j'écoutait cult of luna (je trouvais qu'a par le son , il y avait rien) et là je trouve qu'ils offrent enfin quelque chose d'interressant .
sinon , je trouve aussi que la chronique est vachement méprisante :
1)on a tous eu 16 ans , et on a tous été fan d'un groupe sans trop savoir pourquoi .
2)je pense , autant pour les musiciens que pour les organisateur , qu'ils vaut mieux qu'isis joue a guichet fermé devant une salle de "kids" que devant 30 personne qui connaissent red sparows
3)je préfère voir les "kids" s'interressé a isis ou a COL plutot qu'a korn ou aqme ou tout autre daube neo-merdique.
4)a mon avis les "kids" dont tu parle ne traine pas trop sur VS donc je vois meme pas l'interet de ta remarque.
5)de toute facon , en general , c'est en vieillissant qu'on finit par s'interroger sur l'origine et les fondements de la musique qu'on aime.
Cela dit , la remarque des "kids" mis a part , la kro m'a quand meme donné envie d'écouter l'album , et m'a donc fait découvrir un trés bon album , donc merci .
pearly Membre enregistré
Posté le: 16/05/2006 à 09h10 - (28548)
un album certes bon, mais ô combien décevant.
pour la 1° fois depuis leurs débuts, je trouve que leur musique manque de personnalité et de renouveau. Tout ce qui fait cet album a déjà été entendu soit sur Salvation, soit chez d'autres pontes du post-rock tels que Mono...
Il est malheureusement révolu le temps où COL pratiquait un son unique, inimité et inimitable.
Sur scène, pareil, beaucoup moins de personnalité qu'avant.
la suite me fait très très peur.
pearly Membre enregistré
Posté le: 16/05/2006 à 09h11 - (28549)
non Florent, Cult Of Luna ça fait toujours la même : 300 personnes dans la grande loco :)
oui de l'ennui, c'est aussi un peu ça que je ressens, hormis sur le 1° titre.
nouncy Invité
Posté le: 16/05/2006 à 11h25 - (28554)
je suis totallement ok avec dr gonzo... pour ma part je n'ai jamais pu blairer salvation, je trouvais cela ennuyeux au possible. La dernière tournée de salvation était sympa mais je n'arrivais ps à accrocher... pour Somewhere along the highway cela m'est apparut une évidence, ce disque est magnifique, plein d'émotion...en tournée même topo, formidables sur scène, meme sans Klas...je leur tire mon chapeau. En ce qui concerne les kids... perso, les organisateurs en ont rien a cirer que les mecs aient 16/25/45 ans, l'important c que tout le monde s'éclate. la musique n'a ni age, ni frontieres... just enjoy yourself
Sakaraü Invité
Posté le: 16/05/2006 à 20h04 - (28563)
super disque. belle évolution du groupe. les longs passages soporiphiques de salvation ont disparu. morceaux sublimes en concerts.
Youpimatin Invité
Posté le: 16/05/2006 à 21h23 - (28566)
Mais c'est quoi du Post-rock ?
Dr. gonzo, pour ma part, je suis passé directement de 15 à 17 ans ... ;)
bn Membre enregistré
Posté le: 17/05/2006 à 12h57 - (28608)
Eh bien moi j'ai été surpris par le côté très "post rock" du tout. Je suis loin de pouvoir appréhender cet album dans sa globalité, mais je l'aime déjà beaucoup.
Head Membre enregistré
Posté le: 25/05/2006 à 19h44 - (28979)
Finland, je m'en remets pas...
17/20
chocostyle Membre enregistré
Posté le: 26/05/2006 à 14h52 - (29006)
"non, RED SPAROWES n’est pas l’initiateur du Post-Rock. Désolé de vous décevoir"
Oh bah mince alors je suis déçu! :|
Chimera IP:91.165.244.139 Invité
Posté le: 13/02/2007 à 18h05 - (38407)
Cet album m'a quand meme un peu déçu...meme après de nombreuses ecoutes je n'arrive pas a rentrer dedans...peut etre qu'avec du recul ça viendra mais bon...pour linstant je m'ennui plus qu'autre chose!
undertow Membre enregistré
Posté le: 02/07/2008 à 10h26 - (58970)
Enorme album, super mélodique, ambiances magnifiques, qualité exceptionnelle des compos, du grand art!!! Je ne peut m'empêcher de les comparer à Neurosis pour leur talent... Magistrale.
HELL- Membre enregistré
Posté le: 13/05/2009 à 22h41 - (70897)
Pas mal chiant..
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A l’inverse d’ISIS, j’avais espéré que CULT OF LUNA se démarquerait de cette scène en prenant un virage différent. D’autre part, cette scène commençait pour ma part à devenir quelque chose de trop à la mode… Tous ces Kids qui ne jurent que par ISIS ou CULT OF LUNA, conduisant à des concerts à guichets fermés, tendent à m’exaspérer. Surtout quand la majorité d’entre eux ne connaissent pas la genèse du style… Comme pour le Doom, le Sludge, le Drone, la Noise, le Shoegazing… Avant de crier au génie, sachez que ces styles existent depuis belle lurette. C’est comme de ne pas rendre hommage à SLINT, quand on parle de MOGWAI ou de SIGUR ROSS (non, RED SPAROWES n’est pas l’initiateur du Post-Rock. Désolé de vous décevoir). Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, je demande à tous de faire preuve parfois d’un peu d’humilité. Remettez vous en question, essayez de faire preuve d’esprit critique… Pour ma part, donc, j’ai fait fi de cette question de mode, de tendance, de courants en vogue, etc. Et cela m’a permis de faire le vide avant d’amorcer l’analyse de «Somewhere Along The Highway».
Cette excellente introduction symbolisée par «Marching To The Heartbeats» me donne une première idée du CULT OF LUNA crû 2006. Il est clair que le septet a la volonté ici d’accentuer les ambiances, puisque cette première plage joue sur les atmosphères, renforcées par quelques nappes sorties tout droit de quelques claviers analogiques. Il est clair également que les influences «Post-Rock» (une appellation qui ne veut plus dire grand chose, je vous l’accorde…) sont ô combien présentes désormais. Elle est loin, cette violence primaire des tous débuts (Attention, CULT OF LUNA n’est pas non plus SIGUR ROSS. Elles sont toujours là vos guitares saturées préférées et vos montées en puissance propres au Post-Hardcore). Aujourd’hui le groupe joue sur les mélodies, présentes de bout en bout. Réellement accrocheuses, les harmonies permettent de nous tenir en haleine. Même si son jeu semble s’être plus ou moins calmé, CULT OF LUNA conserve tout de même certaines velléités du passé. La composition «Finland» à la structure plurielle, par exemple, débute par une partie dynamique au groove certain et aux mélodies très entêtantes, qu’accompagne rapidement cette voix à la tonalité précédemment exprimée (ces vocalises au chant rauque, Made In CULT OF LUNA), mais qui en aucun cas ne vient s’imposer continuellement. Car je vous l’ai dit, la part est vraiment faite ici aux mélodies et aux atmosphères. Même si elles ne sont pas nécessairement joyeuses ou de ton rieur (bien heureusement, d’ailleurs…), même si elles sont plutôt au contraire de ton nostalgique, ces derniers font la force de tous les titres.
N’hésitant pas à laisser les titres s’étendre ou se faire désirer, le combo surprend parfois sa propension à produire des mesures d’une accalmie sans précédent (la troisième partie de «Finland» en surprendront plus d'un et la transition avec le titre suivant est explosive...). Et je trouve personnellement que ces montées en puissance et ces mesures salvatrices sont bien plus réussies que sur «Salvation», justement. Certaines compositions telles que «Back To The Chapel Town», «And With Her Came The Birds» et «Thirtyfour» viennent montrer un CULT OF LUNA au visage différent. La particularité du premier titre cité vient du fait que celui-ci se termine sur une touche presque Country à la NEIL YOUNG AND THE CRAZY HORSE, puisqu’un banjo et une atmosphère proche de la bande originale de «Dead Man» (de Jim Jarmusch) viennent renforcer le tissu sonore. Il est à signaler d’ailleurs que cette composition est d’une douceur extrême et parvient tout à fait à nous emmener au loin, quelque part le long d’une autoroute bordant un paysage presque infini… La même sensation ou presque est ressentie à l’écoute du tout dernier titre du nom de «Dark City Dead Man», titre à dominante instrumentale, qui connaît une augmentation d’intensité croissante jusque la toute dernière note… nous laissant ainsi seul avec nos doux rêves.
Pourrons-nous dès lors patienter jusqu’au prochain enregistrement ? Dans mon cas, ce sera extrêmement difficile.
Rédigé par : DeadStar | 17/20 | Nb de lectures : 15803