Chassez le naturel, il revient au galop... Les Tourangeaux de Cubensis en font les frais avec "Metaphysical Impact", première livraison qui sous ses oripeaux "modernes" (qui ne se font plus depuis cinq piges, quoi) ne parvient pas un seul instant à masquer de lourdes et indicibles réminiscences frenchcore qui prêteraient presque à rire en 2009. Aux commandes, un vieux briscard de cette scène: Crass (ex-brailleur de Boost, Crusher et cie), qui s'est entouré de quelques jeunôts débarqués de nulle part pour pondre "un metal/hardcore surpuissant et torturé".

Et donc, pour tous ceux qui savent lire entre les lignes, faut comprendre que ça franchouille à bloc. La destinée de "Metaphysical Impact" est toute tracée, ça finira avec un beau slogan du genre "une tuerie metal/hardcore qui déménage pour les amateurs de gros son" sur la VPC du Goëland, coincé entre les colliers à spikes et le stock d'invendus de Body Fluids. Retour vers le futur. "Metaphysical Impact" est symptomatique de tous ces groupes de quatrième zone qui se touchent la nouille depuis trois semaines sur Meshuggah et croient ainsi pouvoir sonner actuels en balançant quelques plans syncopés sans relief et en enrobant le tout avec un habillage cyber-ringard à faire passer Sidilarsen pour des maîtres de la Science Fiction.

Truffé de riffs d'un commun navrant, la musique de Cubensis est à l'exact opposé de ce qu'elle voudrait véhiculer. Puisque "Metaphysical Impact" est exempt de toute puissance, le son de gratte te fait prendre dix ans dans la gueule, et ce malgré une production en provenance du LB Lab qui ne parviendra pas à sauver les meubles. Vocalement, la prestation de Crass est au moins cohérente: mollassonne, datée et dénuée de toute agressivité. Et si t'as pas compris que Cubensis était français, les quelques lignes de chant clair pseudo-solennelles à l'accent du terroir te le rappelleront cash.

Je pense pas que le quatuor ait cherché à pondre autre chose qu'un disque honorable, sans prétentions aucune. Mais sérieux, un disque aussi faiblard, ça va intéresser qui? Bref, sans le nom de Crass le vétéran en tant qu'"argument" (qui est pourtant loin d'élever le niveau du disque), Cubensis passerait encore plus inaperçu. L'ex-Boost venant de déguerpir, espérons que les survivants parviendront à pondre autre chose que du Sriracha-core avec 10 ans de retard, parce que nous, on s'en passerait bien.


Rédigé par : Crown_Me | 07/20 | Nb de lectures : 11263