Alors qu'il est courant pour nos voisins nordiques de puiser leur inspiration dans leur Histoire (certes fortement teintée de mythologie), ça l'est beaucoup moins dans nos contrées, d'où ma surprise en voyant arriver ce concept album sur Napoléon 1er! Une surprise qui allait d'ailleurs bien vite être suivie d'une autre, puisque CRYSTALLION est tout ce qu'il y a de plus allemand...

« Hundred Days » est, comme son nom l'indique, centré sur les Cent Jours de Napoléon, période faisant suite au retour d' exil de l'Empereur, envoyé sur l'île d'Elbe suite à la signature du traité de Fontainebleau le 11 avril 1814. Revenu en France en toute discrétion début mars 1815, le petit bonhomme se dirige ainsi vers Paris, rencontrant au fil des jours une population de plus en plus enthousiaste et reprend sa place aux Tuileries le 20 mars 1815. C'est le premier des cent jours qui verront Napoléon, souverain d'une France ruinée et exsangue, tenter d'amadouer ses anciens rivaux sans succès pour finalement perdre sa dernière bataille à Waterloo le 18 juin 1815.

CRYSTALLION nous relate (presque) tout cela en détail sur fond de heavy metal à la GAMMA RAY comportant une dimension symphonique à la finlandaise. Qui dit concept dit, souvent, personnages, et c'est le cas dans cet album qui met en scène des dialogues entre Naopléon, le Maréchal Ney, le Duc de Wellington ou encore les troupes elles-mêmes, qu'elles soient françaises ou étrangères. Sans avoir le livret, cet aspect n'est pourtant pas aisément décelable puisque les morceaux sont construits comme des chansons normales, donc sans ce côté théâtral que peuvent avoir certains concept-albums. On pourra le regretter si on estime que le heavy pratiqué par les Allemands est trop commun et trop influencé par la bande à Kaï Hansen pour sortir du lot, mais on l'appréciera si on n'est pas plus que cela friand de grandiloquence.

Plutôt bien équilibré entre morceaux lents et rapides, ce troisième album du groupe oscille entre épique (« The Sleeping Giant »), speed classique avec gros refrain (« A Cry In The Night ») et tempo moyen avec gros refrain également (« Under Heavy Fire »)... sans oublier la ballade qui pue en fin de disque et qui n'est pas loin de tout gâcher : l'interminable et culcul au possible « The Bravest Of The Brave », presque digne du fameux
« Aimer, c'est ce qu'y a d'plus beau
Aimer, c'est monter si haut
Et toucher les ailes des oiseaux (...) » de qui vous savez.

Destiné aux amateurs de heavy germano-finlandais purs et durs ou tout simplement à ceux qui ne crachent pas sur un peu de douceur de temps à autres, « Hundred Days » est un album qui, malgré ses refrains accrocheurs et son style très abordable, se révèle au fil du temps, une fois passée la légère crispation due à l'impression d'entendre un clone de GAMMA RAY. Il y a en effet de bons morceaux sur ce disque, qui en plus de faire passer un bon moment offrent également un petit cours d'Histoire, ou comment apprendre en s'amusant!


Rédigé par : Dungorpat | 14/20 | Nb de lectures : 10958