Alors qu’on connaissait plutôt Dark Descent pour ses productions death fleurant bon les caveaux humides ou les morgues souillées, voilà que le label ricain dégaine un groupe de doom trad’ de derrière les fagots. Formé en 2013, CRYPT SERMON a rapidement excité la doomosphère avec sa démo numérique (ressortie entre-temps en cassette sur Dark Descent). Deux TRENCHROT sont à l’origine de ce nouveau projet, dont le guitariste Brooks Wilson qui passe ici derrière le micro. Tous les membres viennent de divers groupes de metal extrême US, tel que HIVELORDS, ASHENCULT ou LABYRINTHINE pour ne citer qu’eux.

La pochette, signée des mains du chanteur, rappelle furieusement la triplette Nightfall, Ancient Dreams, Tales of Creation de qui-vous-savez (et si non, retournez faire vos classes doom, bande de mécréants). D’ailleurs, une fois le diamant calé sur les sillons, le clin d’œil n’est pas que visuel, il est aussi sonore. Pendant les sept titres qui composent ce premier essai, CRYPT SERMON emprunte à CANDLEMASS le même sens de l’écriture de morceaux voués à devenir des classiques, la même classe. Les titres se succèdent avec l’impression d’avoir trouvé l’enfant bâtard issu de la fornication entre le CANDLEMASS période Messiah Marcolin, SOLITUDE AETURNUS et DIO. Oui, rien que ça. Prenez le titre "Heavy Riders". On retrouve le feeling rock de DIO, la lourdeur et CANDLEMASS et l’émotion de SOLITUDE AETURNUS. La ressemblance de Brooks Wilson avec Ronnie mais surtout Robert Lowe n’y est pas étrangère, mais on retrouve un riffing doom traditionnel à la fois recherché, épique, plein d’émotions et efficace.

Les titres gardent une unité, en évitant le vulgaire copié-collé. Le réengistrement de "Temple Doors" lui donne une nouvelle jeunesse. "Into the Holy of Holies" allie doom épique avec quelques éléments heavy old school comme un solo ralenti fleurant les 70’s. "The Master’s Bouquet" rappelle furieusement Samarithan de CANDLEMASS avec son ambiance pesante et son chant doublé. Même si on parle beaucoup des pères spirituels de CRYPT SERMON, les américains gardent une véritable identité grâce à une assimilation des influences pour donner naissance à ce premier album, qui aurait pu voir le jour entre 1987 et 1996. Soit un album intemporel, à la fois old school et classique, qui se fout des modes et des tendances. Difficile de trouver des critiques à formuler à l’encontre de ce Out of the Garden, tant l’élève a bien retenu ses leçons, et s’élève, déjà, presque au niveau de ses maîtres. Une surprise qu’on n’attendait pas forcément, et déjà un album qui devrait être dans les meilleures sorties doom de l’année, tout simplement. De la décennie ? Je suis presque tenté de l’affirmer.




Rédigé par : Skay | 17/20 | Nb de lectures : 10672