Débutée en 1989 sous l'étendard Death/Doom, l'aventure des Polonais de CRYPTIC TALES s'arrête brutalement en 1998 quand, lassés des galères rencontrées pour faire vivre le groupe, ses membres décident de tout plaquer. Presque dix ans plus tard, en 2008, fort d'un line-up remanié et d'un album qui marque un léger changement de style puisqu'on évolue maintenant dans le Black/Death, CRYPTIC TALES est de retour. Gonflé à bloc et soutenu cette fois par Empire Records, qui a sorti le premier pressage, et par Crash Music qui le réédite en 2009, le groupe peut même ressortir deux de ses trois anciens albums via les labels polonais Psycho Records et Redrum 666.

Si vous suiviez déjà les Polonais dans les années 90, avant le split, vous serez peut-être un peu surpris par la tournure plus brutale des compos, qui sans totalement laisser tomber les inspirations death, voire thrash (« Valley Of The Dolls »), piochent ouvertement dans le répertoire d'EMPEROR, sans adopter cependant sa démarche anti-conformiste. CRYPTIC TALES fait donc un black qu'on pourrait qualifier d'épique, avec de longs morceaux s'étalant sur huit à onze minutes, conservant de ses origines un son de guitares épais qu'on peut rapprocher de celui de CRADLE OF FILTH et une inclinaison pour les harmonies de guitares qui les rapprochent d'EMPEROR, donc, mais également de DAWN ou DISSECTION. Les flûtes de l'album « Valley Of The Dolls », qui n'avaient à l'époque (en 1994) pas très bien été accueillies, ont été remplacées par des nappes de clavier qui apportent également une touche symphonique à l'album bien que restant en retrait par rapport aux guitares.

« VII. Dogmata Of Mercy », de loin la plus brutale des réalisations de CRYPTIC TALES, est également la plus mélodique ou, disons, la moins mélancolique avec même sur « Towards Modern Darkness » une réminiscence de la scène grecque. S'il fallait comparer cet album aux meilleures réalisations du style, il serait assurément pulvérisé, mais il faut lui concéder un certain charme, qui n'opère cependant qu'après un certain temps, une fois passé l'agacement de ne pas avoir de vraies parties brutales. Avec des cannibal blasts qui sont plus des tempos rapides que de vrais blasts, le rendu est un peu lisse, surtout avec des morceaux aussi longs, ce qui ne donne pas forcément envie de l'écouter régulièrement.

Manque de dynamique et d'originalité donc, mais de bonnes mélodies malgré tout pour un album qui s'écoute bien mais ne restera certainement pas dans les mémoires.


Rédigé par : Dungorpat | 11/20 | Nb de lectures : 10606