Une fois n’est pas coutume, je vais, par cette chronique, faire un grand plaisir à notre Olivier « Zoltar » Badin national puisque nous allons parler de véritable death suédois saucissonné avec de vrais boyaux avec CRUCIFYRE, obscure formation de Stockholm.
Oui, obscure car il m’aura bien fallu racler dans les recoins de myspace pour dénicher ce groupe plutôt avare en productivité.

A ce jour « Thessalonian Death Cult », enregistré en 2006 reste l’unique démo disponible du groupe. C’est pas une nouveauté, je vous l’accorde mais puisqu’il s’agit d’une maquette, nous boudons pas notre plaisir et accordons aux trois titres de « Thessalonian Death Cult » une lichette d’attention.

On pourrait croire qu’un groupe d’augures on ne peut plus anecdotiques serait composé d’une poignée de geek boutonneux s’astiquant le manche entre deux poussées de testostérones. Tout faux mes petits amis, parmi les membres de CRUCIFYRE se cachent en fait quelques authentiques reliques du death metal suédois. Des musiciens qui ont fait leurs armes vers la fin des années 80 (je fous mon pied au cul au premier qui dit qu’il n’était même pas né) qui titilleront la fibre nostalgique d’une poignée de vieux débris mais qui n’exciteront pas plus que le nom de ma concierge le plus grand nombre.

Tandis que TG taquinait la six cordes pour MORBID (le combo suédois qui offrit au death des musiciens comme Uffe Cederlund, LG Petrov, NIHILIST/ENTOMBED, et au black le joyeux Pelle Ohlin alias Dead, MAYHEM), Pat gratouillait chez l’excellent CREMATORY suédois (qu’on prendra soin de ne pas confondre avec son homonyme goth allemand embagousé) ayant abrité en son giron des membres de REGURGITATE et NECROPHOBIC. Pour finir, Yhaz, instigateur de CRUCIFYRE fut le batteur du plus récent AFFLICTED.
Bref, des racines antédiluviennes qui expliquent les orientations et surtout le rendu de cette première démo enregistrée à la hâte après deux répétitions.

Pas la peine de se fouler deux neurones pour comprendre que les membres de CRUCIFYRE sont restés coincés dans une bulle spatio-temporelle datant du milieu des années 80. Cela se traduit par un style qui évoque à la fois des rythmiques très marquées par SLAYER, des guitares à la POSSESSED assorties d’un tunning suédois dans les règles et un chanteur assez moyen dans un registre assez proche des élucubrations d’un poivrot défoncé comme un terrain de manœuvre. On retrouve d’ailleurs un côté très « démo des années 80 » dans l’absence d’une réelle production.

« Alors quoi ?» n’allez-vous pas manquer de me dire. « Un groupe rétro qui remue la poussière avec un chanteur pas top, une prod moisie sur une démo sortie deux ans plus tôt ? »
Quel intérêt d’en parler ?

Hé bien tout simplement parce qu’en bons vétérans ayant économisé leurs cartouches pendant une stase d’une vingtaine d’années, les compos de CRUCIFYRE sont bourrées d’un bon vieux feeling des familles, d’une certaine spontanéité qui confère au groupe un charme indéniable. Avec ce « Thessalonian Death Cult » CRUCIFYRE ne cherche qu’à se faire plaisir avec des titres qui fleurent bon les années 80 et qui reposent, avant tout, sur l’efficacité de quelques riffs sacrément bien balancés.

Il n’y a qu’un seul titre dispo sur leur page myspace mais sachez tout de même que CRUCIFYRE vient d’enregistrer quatre nouveaux morceaux avec son nouveau chanteur Erik « Tormentor » Sahlström (GENERAL SURGERY, MAZE OF TORMENT, SERPENT OBSCENE) ; une nouvelle démo que je vais attendre le pied ferme et dont je vous toucherai deux mots à l’occaz.


Rédigé par : Tonton | 3,25/5 | Nb de lectures : 10556