Si je vous cite comme ça en vrac : bouzouki (non, ce n’est pas une insulte du capitaine Haddock), mandoline, banjo, violon, flûte et harpe irlandaises et bedhran (qu’est-ce que c’est que cette bête??). A quoi pensez-vous? Non, je ne tiens pas un magasin d’instruments de musique et je ne recrute pas de musiciens pour former un groupe de musique traditionnelle. Tout ces instruments sont utilisés par le groupe dans cet album. En effet, les membres de ce groupe irlandais sont passionnés par la musique celte (la musique folk irlandaise), par l’histoire et la mythologie celte. Tout un programme! Maintenant on comprend mieux quand on sait tout cela. Ceci dit, je n’avais pas besoin de lire la bio pour deviner leur passion. L’illustration de la pochette, le nom du groupe et certains titres suffisent à eux-même pour moi. En effet, j’aime beaucoup moi aussi les légendes celtes et tout ce qui touche à la mythologie scandinave et la mythologie celte... Dans cet album, le groupe s’attarde sur quatre personnages importants de la mythologie : Morrigan (d’où le titre mais je vous raconterais plus bas) elle a le pouvoir (entres autres) de se transformer en corbeau, Cuchulainn genre de héro au pouvoirs surnaturels et d’une force incroyable et Diarmuid et Grainne, genre de “Tristan et Iseult” version mythologique de par le triste destin de ce couple d’amants.
Alors comment mélanger des rythmes Folk irlandais avec du métal me direz-vous? Il y a une semaine j’aurais moi aussi poser la question... Pas évident à imaginer le résultat, pourtant....
Cet album mêle habilement agressivité d’un métal presque extrème aux sonorités traditionnelles d’un folklore irlandais. Le mélange est séduisant et se laisse bien écouter. L’agressivité vocale de Keith Fay sur certains titres comme “The Brown Bull Of Cooley”, “The Great Hunger”, “Shelob”, “Teir Abhaile Riu” ou “Cuchulainn” me fait apprécier encore plus le timbre de voix “très irlandais” , puissant et doux à la fois de Karen Gilligan. Ces titres sont de parfaits exemples de dosages folk irlandais:métal. “The Great Hunger”a une ambiance plus sombre et par moment le rythme et la voix de KAren me font penser aux Cranberries sur le titre “Zombies”.
Mais il y a aussi des morceaux très typés folk irlandais et qui vous entrainent dans des rythmes festifs dignes d’un pub irlandais comme “The Very Wild River”.
Le morceau “The Morrigan’s Call” qui donne le titre à l’album résonne comme un petit air “léger” de troubadour ou de ménestrel. Ce morceau raconte en fait le jeu de séduction que Morrigan veut faire sur Cuchulainn, il refuse ses avances. Il dit à sa femme et à ses enfants de faire attention etqu’il doit les laisser dérrière lui. En gros, il sait qu’il va mourrir... Pour la petite histoire, Morrigan réussi tout de même son coup et lors d’un combat de Cuchulainn, elle se transforme en anguille et s’enroule autour de sa cuisse. Il s’en défait et la blesse. Plus tard, Morrigan assiste sous la forme d’une corneille à l’agonie de Cuchulainn, perchée sur son épaule.... Voilà, je viens de “plomber” l’ambiance en 5 minutes... Désolée.... Pour le cours de mythologie ça fera 30 euros, m’sieurs, dames....
Album surprenant, quel mélange! C’est habile, efficace et c’est plaisant. Je suis assez surprise mais ça vaut le détour. Si vous êtes curieux et si vous avez envie de découvrir quelquechose de “different”, essayez CRUACHAN!


Rédigé par : Cherokee | 14/20 | Nb de lectures : 12869