Il y a des alliances qui peuvent paraître contre-nature. Sachez que CROWHEAD, né des cendres du groupe de gothic-metal SHADOW DANCERS, est l'alliance entre des membres de RAGNAROK et des anciens membres d'APOPTYGMA BERZERK. Pour nos amis métalleux, sachez tout de même que APOPTYGMA BERZERK (souvent appellé APB) est ce qui se fait de mieux (ou plutôt ce qui se faisait de mieux suite au dernier album désastreux) en matière d'EBM dansant calibré pour les discothèques. Pourtant, sur ce premier album de la formation, rien ne transparait des origines des membres. S'il fallait rapprocher Crowhead d'un groupe plus connu, je penserais immédiatement à TO/DIE/FOR, en particulier pour les vocaux et pour l'ambiance très mélancolique qui se dégage des morceaux. Je parle surtout des 7 premiers morceaux qui sont tous basés sur une rythmique monotone et lancinante et qui dégagent une tristesse énorme. Ces titres, qui n'auraient pas dépareillés sur les albums des finlandais précédemment cités, sont tous excellents et feront craquer autant les métalleux que les goths de tout poil. Si la production n'est pas parfaite car parfois un peu trop linéaire, les titres d'une simplicité enfantine présentent tous quelques discrets arrangements électroniques savamment disséminés par les tripatouilleurs d'APB. On pense également assez souvent au vénérables allemands de SECRET DISCOVERY, dont la récente reformation m'a véritablement rempli de joie. Le côté souvent très dark gothic des compositions destine vraiment ce disque à un public de dépressifs qui se complaisent dans leur détresse émotionnelle. Les refrains lancinants à souhait arrivent parfois à mettre la larme à l'oeil et la relative lenteur de l'ensemble n'arrange pas vraiment les choses. Malheureusement comme c'est trop souvent le cas avec les productions où interviennent des musiciens d'électro, les 4 derniers titres tiennent plus lieu d'expérimentations sonores et la durée valable de l'album se trouve amputée de 20 minutes inutiles. Il reste donc en gros une demi-heure de musique simple, sombre, planante et souvent délicieusement belle. Le manque de cohérence entre les deux parties du disque sera donc la raison principale d'une note revue à la baisse. Mais ça reste du bon travail quand même.




Rédigé par : Loufi | 14/20 | Nb de lectures : 7709