Franchement quand je vois un livret comme celui de CROSSINGATE avec son album « 7.000.000.001 Screams », j'applaudis des deux mains. Bon, la pochette n'est pas non plus extraordinaire, mais quand on déplie la jaquette, on découvre six poses tout simplement sublimes de la jeune fille de la photo principale. Tour à tour nue, puis vêtue en militaire, en autostoppeuse, en stripteaseuse, avec un gros chat puis avec une photo de paysage, il est clair que le visuel fait mouche.
Attention, je dis cela, mais il ne suffit pas de mettre une photo d'une blonde à moitié à poil pour réussir un visuel, il faut pour cela qu'il y ait "quelque chose" dans la démarche. Je ne vais pas détailler mes hypothèses, mais il semble bien que le combo n'ait pas fait cela pour faire "genre". En tout cas, c'est original sans être vulgaire et racoleur... et finalement bien à l'image de ce que fait CROSSINGATE.
C'est donc après un premier album autoproduit en 2008, "Looted passion", que le groupe nous revient. Toujours amateur du gros son U.S, CROSSINGATE a élargi son spectre musical en adoucissant sa mixture Power en lui rajoutant quelques éléments plus sensibles.
Le groupe a désormais une saveur plus douce/amère, un peu comme ce que fait STONE SOUR. Mais attention, quand il s'agit de distribuer des marmites comme avant, le groupe ne se fait pas prier.
Ce que je trouve de particulièrement travaillé dans ce dernier opus, c'est la voix, et ce, malgré le très bon équilibrage de l'ensemble des instruments. Elle est rugueuse, puissante, avec un grain qui ne s'efface jamais vraiment, même lorsque le groupe se calme et s'adoucit. Ce n'est plus si courant que ça finalement car la plupart des chanteurs de ce style essayent d'avoir des voix claires cristallines, dépourvues de toute la puissance qu'ils peuvent mettre ensuite dans les refrains.
CROSSINGATE n'est pas un groupe de méchants bourrins pas plus qu'il n'est un posee de fillettes larmoyantes. L'ensemble des titres groovent, et on ne trouve pas de chansons "faciles" plus promptes que les autres pour "percer" auprès des néophytes.
Il faut adhérer au style du groupe ou bien aller voir ailleurs. C'est clair et net, le combo ne plaira pas à tout le monde.
La mélodie est le fil conducteur de cet album mais le groupe ne cède pas à la tentation du easy leasting. Car là est toute la difficulté dans ce style de musique : faire couler le miel tout en gardant ses couilles et ses convictions. CROSSINGATE a envie d'écrire de belles chansons musclées, cela se sent dès "High point", première chanson de l'album.
Les guitares riffent, la section rythmique tape et le combo nous montre son talent de composition et sa capacité et écrire des chansons qui se retiennent facilement.
Le clavier, très présent, ne gène pas les compositions car on sent qu'il est vraiment intégré à la musique du combo et qu'il ne vient pas en renfort pour meubler le tout (cela donne au groupe un petit côté electro assez singulier).
Un petit mot d'ailleurs sur la qualité des instrumentistes, et tout particulièrement du guitariste lead, qui délivre plusieurs très bons solos sans user d'un son énorme. Cela shredde sévère à plusieurs moments et on pense même à de grands noms de la guitare tant certains soli sont réussis (l'utilisation massive du sweep fait clairement penser à Malmsteen).
Les huit morceaux de cet album s'écoutent avec facilité, et pour peu qu'on rentre dans l'univers du groupe on ne s'ennuie jamais vraiment avec eux. Quand les dernières notes de l'excellent "When Snowflakes fall" s'achèvent, on se dit que les gaziers ne se sont pas foutus de notre gueule et qu'ils ont réussi un bien joli coup. De la puissance mélodique de "High point" au très facilement mémorisable "Bitches street" les bons morceaux ne manquent pas sur ce "7.000.000.001 Screams". Juste un truc les mecs... la prochaine fois prenez un titre d'album un peu moins long.


Rédigé par : Pamalach | 13.5/20 | Nb de lectures : 13339