Trois années se sont écoulées depuis le très bon "Armageddon's Evolution". Trois années pendant lesquelles Crionics a tourné (mais pas chez nous) et façonné son métal. Si j'en juge par le nombre infime de comms laissés sur la chronique de leur second album, peu de monde s'est intéressé à ce groupe polonais. Et c'est bien dommage !!

Il est encore temps de remettre la couscoussière à l'heure avec cette troisième livraison sortie mi-juillet. Surtout que la bande de War-AN a encore évolué. Après un premier album trop proche de Emperor pour être honnête, Crionics m'avait décalaminé les oreilles avec un black/death percutant, quelque part entre Emperor et Behemoth. Aujourd'hui, le quatuor se détache encore plus de ses influences, proposant un black/death toujours polonais mais où les synthés apportent une touche cyber bienvenue. Plus posé que son prédécesseur, "Neuthrone" amène bien son lot de riffs à tomber de la chaise.

Symbole de cette refonte, un titre comme "Frozen Hope" surprend ; le riff-socle qui entame le morceau est mélodique et mêlé de nappes sidérales, le morceau a un tempo assez bas jouant sur une atmosphère sombre, avant de décoller pour un blast court et de boucler sur le riff du début (nom di diou, qu'il est bon ce riff !!). Crionics frappe là où on ne l'attend pas, restant dans des compos de cinq minutes mais en changeant le contenu.

L'album se termine par un réenregistrement de "Black Warriors" tiré de la démo "Crionics" de 1998. Ce titre s'intègre bien au répertoire actuel du groupe, restant assez rentre-dedans. Oui, je vous rassure, je vous parle d'évolution cyber, mais Crionics reste avant tout un groupe de black/death poutrement efficace, du genre polack pas content qui vous enlève les toiles d'araignée dans tous les coins de l'appartement en quelques accords.

Côté son, "Neuthrone" respire le polonais moderne pur jus. L'album a été mis en boîte au Zed Studio par l'inconnu dans mes tablettes Tomasz Zalewski. Les guitares ont un gros son gras, la batterie est froide et métronomique dans ses frappes. L'enregistrement est absolument impeccable, dans une production clean et s'offrant peu d'exotisme. Hormis les sonorités spatiales du clavier, tout cela est désormais très traditionnel.

Moins connu que Vesania, et pourtant supérieur, Crionics mérite largement de figurer dans votre discographie. Gageons que leur éloignement du soleil Behemothien qui éblouit tout le monde leur permettra de se faire remarquer avec cette nouvelle perle.




Rédigé par : Prince de Lu | 17/20 | Nb de lectures : 12748