Dans la série on a voulu faire économique pour l’artwork de la pochette, voici la nouvelle rondelle de CRIMINAL.
Comme il se doit, j’ignorais jusqu’à l’existence de ce groupe avant que cette chronique ne m’incombe (oui, je sais c’est un scandale, voyez avec VSGreg pour les lettres de réclamations). Un coup d’œil sur VS et là, je trouvais les informations nécessaires à l’éclaircissement de ma lanterne par le truchement des articles de VSGreg et Sheb chroniquant respectivement les troisième et quatrième albums du groupe.

Oui, c’est déjà la cinquième galette en douze années de carrière de CRIMINAL, groupe chilien relocalisé en Grande Bretagne depuis quelques années. Si le patronyme du groupe ne m’évoquait pas grand chose, il en fut tout autre pour celui de son leader, j’ai nommé Anton Reisenegger…l’ex-chanteur/guitariste du légendaire PENTAGRAM chilien. Argh ! (en français dans le texte). Bon évidemment ce nom n’évoquera pas grand chose chez vous, mis à part son homonyme anglais et à juste titre, puisque 95% d’entre vous portaient encore probablement des couches culottes ou traversaient l’âge tendre des cabanes dans les arbres (oui je sais, je parle comme un vieux con mais ça tombe bien puisque j’en suis un…) alors que ce groupe était une référence pour l’underground. Ainsi donc, PENTAGRAM fut en son temps, c’est à dire dans les années 86/87, un groupe fort prisé des tape-traders et des fanzines de tous poils. Et revoilà le père Anton à la barre de CRIMINAL et au meilleur de sa forme.

Mais venons en enfin à cet album. Hé bien nous sommes en présence d’un thrash métal particulièrement rentre-dedans. Si les influences de KREATOR, SLAYER, MACHINE HEAD se font bien ressentir, les racines sud américaines sont belles et bien présentes et l’ombre des vieux SEPULTURA plane sur certains titres. Sur « Walking dead » l’affiliation avec l’ère “Chaos AD” est évidente : même son de guitare, même attaque de riffs percutants. Il faudrait vraiment être sourd, débile ou président des Etats Unis pour ne pas s’en rendre compte.

De toute évidence, les synthés présents sur l’album précédent, et par la même occasion leur utilisateur, ont giclé de CRIMINAL et le gang est revenu à l’essentiel. Un thrash métal simple, efficace qui ne rechigne pas devant un soupçon de complexité occasionnelle et qui envoie du bois à la volée. Ça cogne fort, vite et bien. « Sicario » est méchamment en place et les titres ont l’avantage de défiler sans aucune baisse de tension. CRIMINAL possède un sens de la composition naturel. C’est à dire que tout s’enchaîne à la perfection dans la fluidité la plus totale. Ajoutez une larme de HxC qu’on retrouve par des guitares bien saccadées et vous aurez une image assez fidèle de ce qui vous attend. A noter que l’édition européenne sera garnie d’un titre bonus tiré de leur tout premier album dans une version revisitée.

Pas révolutionnaire, mais « Sicario » (assassin dans le jargon de la mafia sud-américaine) remplit parfaitement son rôle d’exutoire, sans ternir l’image du thrash de ses aînés. Il n’a pas perdu la main ce sacré Anton…



Rédigé par : Tonton | 14/20 | Nb de lectures : 12810