CRIMFALL - As The Path Unfold (Napalm/Season Of Mist) - 02/04/2009 @ 08h54
Les suspects se revendiquant du nom de CRIMFALL sont trois : un individu de sexe féminin au chant clair, un individu de sexe masculin au chant dit spécifié « growl » et un troisième, un certain Jakke, cerveau de l’opération. Unique compositeur et seul guitariste, l’individu a avoué devant témoins avoir enregistré de plus en addition tous les instruments dits « bizarres », par exemple la guimbarde.
5 « invités » viennent compléter le gang par intermittence provisoire non-définitive pour l’enregistrement de ce premier album suivant une démo, intervenant deux ans après la création préalable du groupe (soit en 2007). L’un d’entre eux, Henri Sorvali, qui s’est occupé de la basse, est déjà connu de nos registres (claviériste chez FINNTROLL, claviériste et guitariste chez MOONSORROW). Un sacré touche-à-tout.
Tous ces gens sont des Finlandais de Finlande nordique d’Europe septentrionale. Encore. Il s’agit du Xième groupe de la région à se déclarer Epic/folk/pagan.

Une grande fascination doit être concédée à l’acharnement que mettent certains groupes à bosser des intros qui n’ont aucun connecteur de logique ou temporel dans l’espace avec le reste de l’album. CRIMFALL intègre cette dernière catégorie avec son intro "Neothera Awakening" : pâle bande-son de film épique récent façon Hans Zimmer (mais mou) : Pirate des Caraïbes, Gladiator, etc. La composition est assurée d’une main certaine qui n’hésite pas, mais vue et revue.
L’utilité douteuse de cette introduction dispensable reste à démontrer, surtout dans leur genre : pourquoi ne nous rentrent-ils pas dans le lard dans le vif du sujet directement ?

Les morceaux sont assez éclectiques en eux-mêmes, on pourrait les catégoriser dans l’ensemble de la classe des Folk Pagan metal à chanteuse avec quelques notions de black plus ou moins symphonique… ou quelque chose dans ce goût-là. "The Crown of Treason" par exemple, le morceau d’ouverture, laisse présager un NIGHTWISH un peu plus sombre et vitaminé, notamment dans le chant (moins lyrique tout de même) et l’usage des claviers en nappes (voir aussi "Shadow Heart"). C’est, autant le dire d’entrée de jeu, bien loin d’être leur domaine de prédilection préféré notamment dans l’efficacité du genre sus-nommé.
"Wildfire Season", par opposition symétrique géométrique (ta mère j’la nique, dictionnaire des rimes page 27 rimes en –ique (oui, j’ai des références de merde, mais en même temps, si tu l’as remarqué cher lecteur, c’est que toi aussi =))), évoque quelque chose de beaucoup plus folk/paganisant, façon "Spirit" d’ELUVEITIE (avec une production plus présente, plus « couillue ») dans un premier temps, avant de virer sur des riffs typiquement black qui les rapprocheraient bien plus d’un MOONSORROW qui souffrirait d’une crise de mononucléose (voir aussi "Non Serviam", où le côté black est couplé à un côté Rhapsody of fire), ça crie mais s’affale (oui j’ai honte).

Les sujet interpelés ne savent manifestement pas où s’asseoir : ils se débrouillent bien de manière honorable et de façon que l’on pourrait qualifier de correcte dans tous les genres abordés, avec une nette préférence marquée et pour ainsi dire visible pour le Folk/Pagan (seul genre où la chanteuse se fait remarquer ("Wildfire Season", "Hundred Shores Distant") : pas qu’elle soit mauvaise, mais plutôt quelconque). Cependant cette logorrhée pluri-stylistique amène de sérieux problèmes de transition, couplés à une fâcheuse tendance à se noyer sous un nombre trop important d’influences et de riffs divers, ce qui fait qu’on ne retient rien d’un morceau une fois fini. Ce qui est foncièrement dommage, puisque dans l’ensemble l’album est plus qu’accrocheur et surnage assez largement la masse prolifique de densité élevée et nombreuse de Folk/Pagan actuelle. Tout cela manque encore de maîtrise dans la composition (ils semblent par exemple ignorer l’existence du refrain), et ce bien que l’interprétation soit sans faille, comme tout un Shaka chacun dans le metal actuel me direz-vous (ou presque).

Autre pièce à charge : bien qu’il y ait une variété interne aux titres, il n’en va pas de même des morceaux pris ensemble : mis à part quelques trop rares exceptions épisodiques et sporadiques (page 27, tout ça…), les mêmes formules sont allègrement resservies d’une chanson à l’autre.
Il y a cependant, comme susmentionné une ligne plus haut auparavant, des morceaux qui se taillent aisément une place dans la masse assez compacte des 11 pistes composant l’album (qui sont soit dit en passant assez courtes), notamment le couple "Sun Orphaned" – "Ascension Pyre" (le premier n’étant qu’une introduction au suivant), au fort accent oriental grandiloquent, exprimant toute la gloire rayonnante des cités médiévales du Moyen-Orient.
Il y a aussi "Aubade", dont le titre évoque le contenu : non, rien à voir avec la lingerie, il s’agit ici d’une ballade longue et pénible (décidemment, la chanteuse me laisse de marbre) qui emprunte tous les clichés possibles et disponibles.
La vraie pépite cependant, c’est "Hundred Shores Distant" : toutes les finesses, tous les genres, tous les atouts du groupe concentrés en cinq petites minutes, c’est le titre qui surnage largement (et il est largement aidé par la conclusion, par le phénomène de comparaison).

Le syndrome de l’intro inappropriée persiste de façon insistante avec une outro qui l’est au moins toute autant : "Novembré". Une guitare, seule, des arpèges, tristounets (c’est quand c’est triste mais pas trop) et mélancoliques, le genre de morceau qui aurait très bien pu être composé par Francis Lalanne… Cela semble un phénomène chez CRIMFALL de vouloir absolument relâcher complètement l’ambiance, mais ça a plutôt tendance à la couler à grand renfort de morceaux bateau (cf. "Neothera Awakening", "Novembré", outro de "The Crown of Treason"…).

Toutes les preuves tangibles et réalistes s’accordent à exprimer la présence de l’existence trop implicite de potentiel, la présence d’idées. Cependant en dépit et malgré ce dernier point, il n’y a pas assez de maîtrise (de la compo), il n’y a pas de choix assumés. CRIMFALL a largement les moyens de s’imposer, encore faudrait-il stabiliser un line-up et se pencher plus sérieusement sur la composition, ou du moins sur la cohérence de cette dernière appelée. Et ajouter des refrains aussi, ça serait bien, pour qu’il reste quelque chose après les écoutes.

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Rédigé par : Saru | 12.5/20 | Nb de lectures : 10568




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