CREST OF DARKNESS, que de vieux souvenirs derrière le blaze de ce groupe ; des souvenirs qui nous rappellent le « posh 15 » (« The Ogress ») des débuts de Listenable petit label franchouillard devenu éminent aux fils des années. Bon il faut bien dire que depuis qu’ils ne sont plus abrités par un label français, les nouvelles de CREST OF DARKNESS sont devenues plus que sporadiques. Le groupe ne sortant de ses stases que pour nous proposer de nouveaux albums.

Ce qui nous amène directement à « Give us the power… » cinquième disque des Norvégiens ou plutôt devrais-je dire DU Norvégien, Ingar Amlien puisqu’il reste seul rescapé des origines du groupe. Certes, Kjetil Hektoen, le chanteur de THE LEGION était déjà présent derrière les fûts de « Evil knows evil » mais pour le reste de la troupe, Ingar a de nouveaux fait table rase. “Give us the power…” qui cèle une trilogie entamée avec l’avant-gardiste « Project Regeneration » dévote au Church of Satan d’Anton LaVey et à sa Bible satanique. Revoilà donc notre Ingar brandissant une nouvelle fois toute une série de clichés semblant avoir été taillés sur mesure pour faire trembler les ménagères affriolantes des prime-time à sensation de TF1 ou de M6.

Les ambitions expérimentales de « Project Regeneration », de même que les variations de « Evil knowns evil » étant passés à la trappe que reste-il exactement de CREST OF DARKNESS ? Hé bien pas grand-chose en définitive. Le groupe continue de radicaliser son style pour finalement régresser vers un genre de black metal bourrin parsemé de plans thrashy sur lequel le sieur Amlien vient lâcher des croassements aigus. Si j’avais laissé généreusement le bénéfice du doute à « Evil Knows evil », CREST OF DARKNESS tombe dans la catégorie souveraine du métal, celle du dispensable, du générique.

Le folklore satanique de supermarché ne fera sans doute pas frémir le non initié et cela a été le cas pour le vieil athée que je suis pas. Il en sera de même pour les onze titres ici présents taillés à l’emporte-pièce qui n’arrivent à aucun moment à distiller les ambiances auxquelles nous avions été habitués. Non seulement CREST OF DARKNESS ne parvient à aucun moment à recoller aux quelques bonnes idées de sa carrière passée mais il nous offre un disque plat dénué d’inspiration.

Le groupe a peut-être voulu jouer la carte d’une simple efficacité primale mais le résultat est décevant. Franchement y a bien mieux en la matière




Rédigé par : Tonton | 11/20 | Nb de lectures : 10941