Depuis la sortie de “Project regeneration” et la tournée hexagonale avec SYMBYOSIS qui avait suivie, cela faisait déjà presque quatre ans que les Norvégiens de CREST OF DARKNESS n’avaient plus donné signes de vie. « Evil knows evil » célèbre le retour d’Ingar Amlien secondé par son vieux pote Akke (coucou ?). Même si leur dernier album en date m’avait laissé plutôt perplexe par son approche anticonformiste, c’est avec grand intérêt que j’attendais ce come-back. Il est vrai que je ne suis pas, à proprement parler, le chroniqueur de black métal de VS mais même si C.O.D. rentre dans cette catégorie, peut-on réellement cataloguer sous cette appellation réductrice la créativité qui accompagne chacun de leurs albums ? J’en doute.
D’entrée de jeu, Ingar se joue des clichés du black metal en abandonnant la couleur symbolique du genre pour un blanc résurrecteur. Le titre de ce nouveau disque n’est-il pas, lui-même, une sorte de clin d’œil aux autres groupes de black qui se sentent obligés de s’affubler de panoplies chaque fois plus grotesques pour jouer les méchants ? Inutile de se travestir pour être sataniste, Ingar Amlien a d’ailleurs récemment préfacé la première édition norvégienne de la bible satanique (ça promet…).
Du côté de la musique, les choses ont sensiblement changé puisque le line-up s’est retrouvé fortement remanié depuis ces dernières années. Le départ le plus notable reste celui de Kristin Fjellseth. Cette dernière est probablement trop occupée désormais avec PALE FOREST pour venir pousser ses douces mélopées salvatrices comme elle le faisait dans les précédents albums. Pourtant C.O.D. reste le groupe inclassable qu’il était, il y a quatre ans. On passe avec une aisance déconcertante des bourrinages minimalistes typiquement black à des ambiances apaisantes presque progressives, en passant par des passages mid-tempos aux guitares mélodiques. Outre les coassements d’Ingar, les riffs catchy d’Akke, ce nouveau disque regorge de détails sonores, d’effets, de bruitages qui lui confèrent une aura assez personnelle. Certes, C.O.D. s’est sensiblement éloigné de ses anciennes aspirations expérimentales pour revenir sur des territoires métalliques plus familiers mais « Evil knows evil » reste un cd d’excellente facture qui mérite largement qu’on y jette une oreille, voire les deux.




Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 8505